Le meeting de la CNCD d'Oran, organisé jeudi à la salle El Feth, a été animé par Kadour Chouicha et Messaoud Babadji. Le premier représentant de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) a insisté sur le caractère pacifique des actions de cette organisation qui regroupe localement, venus à titre individuel, des militants politiques, syndicaux, d'association ou des citoyens intéressés par le changement. «Notre action n'est pas dirigée contre x pour qu'il soit remplacé par y mais nous voulons un changement radical du système», a déclaré Kadour Chouicha, qui a annoncé que des initiatives similaires à celles d'Oran sont simultanément menées dans d'autres villes de l'Ouest, comme Tlemcen, Mostaganem et Sidi Bel Abbès. «A notre échelle, poursuit-il, nous avons opté pour deux formes de lutte alternant les manifestations de rue et le contact direct avec la population.» Messaoud Babadji, juriste et militant des droits de l'homme, est intervenu sur la question de la levée de l'état d'urgence. «Dans les pays réellement démocratiques, tout ce qui n'est pas interdit est permis, alors que chez les dictateurs, tout ce qui n'est pas permis est potentiellement interdit et donc soumis à une autorisation préalable», ironise-t-il en brandissant la Constitution (loi suprême, supposée être au-dessus de tous) qui garantit pourtant les libertés individuelles et collectives, c'est-à-dire la possibilité accordée aux citoyens de s'organiser en partis, associations, syndicats, etc. et de s'exprimer librement, y compris dans la rue. «Dans les démocraties réelles, poursuit-il, les citoyens sont juste tenus d'informer les autorités des actions qu'ils désirent mener afin de leur assurer une protection.»