«L'administration locale devrait changer de comportement vis-à-vis des citoyens désireux d'organiser des rassemblements et marches», a déclaré le juriste Messaoud Babadji. Dans son intervention, le juriste a été très critique vis-à-vis des dernières justifications avancées par l'administration en refusant d'autoriser les marches estimant que «le pouvoir a pour habitude de ne pas respecter la Constitution depuis 20 ans». Voilà plusieurs déclarations faites par l'intervenant lors du meeting, autorisé jeudi, frappé par l'interdiction d'affichage, qui a été organisé par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, dans la salle de cinéma El Feth d'Oran, sous un impressionnant dispositif policier qui a quadrillé les alentours du lieu de rassemblement, à partir de la place Hoche, Saint-Pierre jusqu'aux rues Cavaignac et Larbi-Ben M'hidi. Le coordinateur local de la Cncd, Kaddour Chouicha, dans son intervention, est revenu sur les actions menées et les acquis arrachés jusque-là, par la Cncd dont le plus important est celui «d'avoir brisé le mur de la peur», a-t-il expliqué devant une assistance, venue de toutes parts de la wilaya, ostensiblement fort nombreuse, comparé aux débuts de l'activisme pacifique de la coordination. Pour sa part, la Coordination des associations de soutien au programme du président de la République a tenu un meeting parallèle dans la salle de cinéma Colisée. Dans son intervention, le président de la coordination, Abdellaoui Mohamed, a accusé les animateurs de la Cncd «d'être à la solde des mains étrangères dont le but est de nuire à la stabilité de l'Algérie». Le chef-lieu de la wilaya d'Oran a été, jeudi, le symbole de la diversité d'opinion et de la richesse des idées développées par les animateurs des deux meetings, aux idéaux contradictoires.