Lors de la conférence de presse qu'il a organisée, hier, au cinéma Tamghout (ex-Plaza), à Bab El Oued, le président de l'Association pour la protection de l'activité commerciale (APAC) n'est pas allé par trente-six chemins pour dresser un tableau des plus noirs sur la prolifération du commerce informel « dans toutes les villes du pays » et la situation des commerçants affiliés à son organisation : « Il faut mettre un terme à ces activités informelles. Nous ne pouvons plus travailler avec une concurrence déloyale, une sécurité inexistante et un terrorisme de l'administration fiscale. L'Etat, garant de la sécurité des biens et des citoyens, doit fermement réagir afin de mettre un terme à ces activités nuisibles. » L'orateur précisera qu'il faut aussi trouver des solutions aux milliers de citoyens chômeurs ou pères de famille à charge, pour qui le commerce informel est « leur seule source de revenu ». S'attaquant au ministre du Commerce, Ayach H'faïfia, président de l'APAC, le conseillera de « faire son travail » ou de « déposer sa démission ». « Si notre ministre du Commerce ne peut pas régler le problème des commerçants ambulants qui ont squatté nos rues et ruelles et menacent des milliers de commerçants honnêtes, alors il doit se retirer de son poste », dira-t-il. Abordant le volet de la fiscalité, le conférencier clamera tout simplement une amnistie fiscale. « Depuis 1962, tout le monde a été amnistié sauf le commerçant », argumente-t-il et d'ajouter : « Que va coûter à l'Etat une amnistie fiscale pour des commerçants qui continuent de payer leurs impôts face à une concurrence déloyale de la part du marché informel ? Rien », atteste-t-il. Concernant la grève des boulangers ayant revendiqué une augmentation de 3 DA sur le prix du pain suite à l'augmentation de la farine sur le marché, le conférencier affirmera qu'il soutiendra les boulangers dans leurs « revendications légitimes » et non pas pour une augmentation du prix du pain qui entraînera, selon lui, des « conséquences graves » sur les citoyens aux faibles et moyens revenus. « Les boulangers doivent dénoncer la maffia de la farine et non pas exiger une augmentation du prix de la baguette de pain. » « Le 20 septembre prochain, nous comptons prendre une décision importante », annonce le conférencier. De quelle décision s'agit-il ? « Si les marchés informels, à travers tout le territoire national, et à Alger en particulier, ne sont pas éradiqués d'ici à cette date, alors nous allons, nous aussi, opter pour l'informel. Nous ne payerons plus nos impôts. »