Cette mesure, indispensable selon ses initiateurs, permettra d'organiser le secteur du commerce et de redémarrer sur des bases solides. Les commerçants se plaignent du poids de la fiscalité et réclament une amnistie générale au profit de tous les acteurs économiques du pays. Cette revendication, prônée par l'Association pour la protection de l'activité commerciale (Apac), est considérée par ses initiateurs comme étant une mesure indispensable pour permettre aux commerçants de redémarrer sur des bases “plus professionnelles”. Lors de la conférence de presse qu'il a animée hier au siège de l'association à Alger, le président de l'APAC, M. Ayache Hafaïfia, estime que cette revendication est d'une importance vitale pour les commerçants dont certains “croulent sous les dettes fiscales”. Le même intervenant rappelle qu'il ne s'agit en réalité que d'une mesure à considérer à sa juste valeur. “Le début de la réforme du système commercial en Algérie est caractérisé jusqu'à présent par un grand marasme, induit par l'anarchie et le respect d'aucune notion éthique. Il faut remettre les pendules à l'heure avant de penser à assainir le secteur et espérer un avenir meilleur pour le bien des commerçants et des consommateurs”. Pour permettre au secteur commercial de retrouver la place qui est la sienne, le président de l'APAC réclame l'éradication du commerce informel qui fait beaucoup de mal à l'économie algérienne. “Un commerçant détenteur du registre de commerce paie les impôts et il est souvent contrôlé par les services d'hygiène et par les inspecteurs de la direction de la concurrence et des prix. C'est une bonne chose, mais seulement, ceux qui représentent un véritable danger, à savoir les vendeurs clandestins, ne subissent aucun contrôle, même s'ils proposent des produits dangereux”, se plaint le président de l'association des commerçants. Même s'il affirme présider une organisation défendant les droits des commerçants, il reproche aux contrôleurs du ministère du Commerce et des services d'hygiène des APC de ne pas faire convenablement leur travail. “Au marché de Bab El-Oued, par exemple, quand les services d'hygiène décident de faire une descente, l'information n'est pas gardée au secret. Tous les bouchers et les marchands de volaille sont informés à l'avance et, bien entendu, ils se préparent au contrôle. Il faut surprendre les commerçants pour les prendre la main dans le sac et les sanctionner, conformément à la loi en vigueur en Algérie”, explique-t-il. Quant à la flambée des prix observée à la veille de chaque Ramadhan, le président de l'APAC considère que la faute incombe en premier lieu au ministère du Commerce. “Il faut arrêter une vraie politique commerciale à longueur d'année et stabiliser les prix par l'encouragement de la production agricole et la protection des investissements. Les prix ne peuvent être abordables si la production ne suit pas, car si la demande dépasse l'offre, c'est la flambée des prix”, dit-il. Il reproche aux responsables du ministère de l'Economie de concocter des arrêtés relatifs au secteur commercial, sans prendre en compte l'avis des concernés. “Nous réclamons une audience aux responsables de ce département depuis des lustres, mais en vain. Il n' y a pas que l'Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) qui active pour défendre ce secteur. Nous existons aussi et nous demandons de la considération de la part des responsables”, s'écrie-t-il. Il reproche au wali d'Alger de refuser à son organisation le droit d'organiser des rencontres dans des lieux publics. “Les locaux de l'UGCAA sont scellés sur décision de justice ; pourtant, ses adhérents continuaient à activer et personne ne leur interdit quoi que ce soit”, dénonce-t-il. Il espère enfin que les autorités concernées prennent le taureau par les cornes et procèdent à une véritable révolution dans le secteur du commerce. Saïd Ibrahim