Trois syndicalistes suspendus depuis trois ans ont choisi de faire grève de la faim pour réclamer leur réintégration en application de décisions de justice. Un mouvement de protestation se prépare chez les agents de la protection civile de Béjaïa dont le siège de la direction accueillera, ce dimanche 20 mars, une mobilisation autour de trois grévistes de la faim. Il s'agit de trois syndicalistes (SNAPC), dont deux membres du conseil national, suspendus de leurs fonctions depuis trois ans et qui réclament leur réintégration en application de décisions de justice.Leurs déboires ont commencé au lendemain de la journée de protestation qui a mobilisé, en juillet 2007, «les agents au repos» que «l'employeur s'est empressé à considérer comme une grève» écrivent les trois syndicalistes dans une déclaration qui nous est transmise. «Malgré les trois jugements du Conseil d'Etat rendu en notre faveur, notre situation n'est toujours pas régularisée à ce jour» se plaignent M.M. Felkaï, Djenane et Ouakouche dont les salaires ont été suspendus depuis presque trois ans. Selon eux, leur employeur, la direction de la protection civile (DPC) de Béjaïa, «garde toujours espoir de voir un seul jugement en sa faveur afin de justifier son action vu qu'il a multiplié plusieurs plaintes en même temps pour une seule action de protestation tenue le 9 juillet 2009».En soutien à leur action, leurs collègues en repos dimanche 20 mars projettent d'initier une marche à partir de l'unité principale se trouvant aux Quatre-chemins vers le siège de la DPC. S'ils la tiennent, ce sera leur première marche de protestation à Béjaïa par laquelle ils demanderont la réintégration des syndicalistes suspendus. Ils dénoncent à la même occasion «le danger» que comprend le statut particulier des agents de la protection civile «élaboré sur mesure par l'administration et qui ne travaille que l'intérêt des officiers et particulièrement les hauts gradés». Dans un communiqué qui a recueilli jusque-là une centaine de signatures de pompiers, les signataires considèrent que ce nouveau statut vise l'étouffement de la liberté d'expression, du droit à l'exercice syndical et du droit de grève. Onze points de revendication sont avancés dont l'annulation du statut particulier, l'arrêt des poursuites judiciaires à l'encontre des syndicalistes, le droit de ceux-ci d'activer et l'ouverture d'une enquête sur la gestion des fonds de la mutuelle et des œuvres sociales. Les pompiers demandent aussi à l'administration d'ouvrir le dialogue avec leurs représentants, d'arrêter les «pratiques abusives» à leur encontre à l'intérieur des unités et de réintégrer les officiers «qui ont été mutés illégalement» et les redéployer notamment au niveau de l'unité principale «où ce sont actuellement les agents qui assument la responsabilité lors de toutes les interventions». «Dans le cas de non satisfaction de nos revendications, surtout concernant la réintégration des syndicalistes, l'administration assumera sa responsabilité devant un quelconque dérapage» menacent les pompiers.