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«Les attaques informatiques contre les sites officiels sont une menace réelle»
Abdelkader Djeflat. Professeur à l'université de Lille et expert international
Publié dans El Watan le 21 - 03 - 2011

- Qu'en est-il de la sécurité informatique en Algérie ?
Il faut d'abord noter que la sécurité informatique n'est pas l'apanage d'un seul ministère ou d'une seule administration : elle soulève aussi bien des questions de sécurité, des questions de protection de données économiques, des questions juridiques et bien entendu des techniques et technologies propres au secteur des TIC. C'est donc une approche globale et multi-acteurs qui est nécessaire. Le deuxième élément, c'est que c'est un phénomène mondial et dont le traitement nécessite parfois des solutions et des accords et concertations internationaux. La société américaine Symantec, spécialisée dans la protection informatique, a relevé dans son 15e rapport annuel «la forte croissance de la cybercriminalité en 2009, dans le monde entier». Elle a répertorié plus de 240 millions nouveaux programmes malicieux, ce qui représente une hausse de 100 % par rapport à 2008.
En 2009, 88% des courriels considérés dans le rapport étaient des «pourriels». De ce chiffre, 85% des 107 milliards de pourriels envoyés quotidiennement dans le monde venaient de réseaux d'ordinateurs zombies. A ce titre, en Algérie, le risque d'attaque informatique contre les sites officiels constitue une menace réelle. En 2008, le nombre d'attaques sur les différents sites web électroniques des institutions de l'Etat était estimé à 3000 par mois. Il n'existe pas un programme propre au pays, d'où la crainte de voir les systèmes informatiques des différentes entreprises et institutions piratés ou attaqués par des hackers. Si l'Algérie est encore à la traîne en matière des nouvelles technologies, en revanche, elle a «percé» dans le monde du hacking : 80% des problèmes recensés proviennent de l'intérieur, c'est-à-dire des institutions, d'où l'intérêt de miser sur la formation pour mieux gérer le risque informatique. La sensibilisation des utilisateurs des nouvelles technologies d'information est également le moyen le plus indiqué pour aboutir à la sécurité informatique. Ceci nécessitera également la vulgarisation des risques de la cybercriminalité.
- Est ce qu'il y a une étude ou une évaluation des pertes financières à cause des actes de piratage ?
Tout retard entraîne forcément des pertes et des coûts d'opportunité dans ce domaine. Si l'en voit les indices donnés par les différentes sources, le retard ne fait aucun doute. Mais bien sûr, il est nécessaire parfois de questionner la fiabilité de ces données. Je ne sais pas s'il existe une telle étude en Algérie. Au niveau global, l'Algérie se classe en 2009 à la 105e position avec un score de 3,5 marquant ainsi un gain de 9 places par rapport aux années précédentes, selon les données de l'institut de la Banque mondiale (WB). Deux indices principaux d'évaluation et de mise en oeuvre de la politique gouvernementale ont été également définis dans ce domaine, à savoir l'indice d'évaluation du gouvernement électronique adopté par l'ONU, fixé comme objectif à l'horizon 2013 pour parvenir à la moyenne mondiale, soit 0,8%. L'Algérie a atteint un indice de 0,35 en 2008 une amélioration depuis 2005 où il était de 0,32 mais inférieur à la moyenne mondiale de 0,45. Ceci positionne l'Algérie au 121e rang sur les 189 pays classés. Une étude réalisée en Grande-Bretagne indique par exemple que la réduction des coûts résultant d'une introduction de la e-administration atteint 20% des dépenses annuelles soit 1,4 milliard de livres sterling par an. On peut considérer à partir de cela que tout retard ou blocage du à des opérations de piratage ou de pannes peut entraîner des pertes équivalentes de cet ordre. Mais cela va au-delà puisque si l'on considère le cas des entreprises, il faut grever tous les coûts d'opportunité relatifs à des baisses de productivité, à des pertes de marché et des gains relatifs au procurement et du recul en matière de compétitivité. Dans ce contexte, tout retard ne peut que détériorer des avantages comparatifs qu'on peut avoir dans tous les secteurs.
- La biométrie, le e-commerce sont de nouveaux services en Algérie comme le e-learning et le e-library. Est-ce que les Algériens maîtrisent la technologie pour éviter des actes de piratage dans les réseaux ?
Toutes ces fonctions en numérisées nécessitent un niveau de préparation et maîtrisent relativement de différents aspects : l'équipement nécessaire et la technologie, mais également tous les ordres de fonction qui relèvent de l'organisationnel et l'institutionnel (inclue la règlementation) qui vont avec. La technologie seule ne peut suffire.
L'Economic Intelligence Unit produit régulièrement un indice composite de ce niveau de préparation et qui s'intitule e-readiness. Cet indice s'est amélioré depuis 2006 passant de 3,32 à 3,46 en 2008. Mais reste encore plus faible par rapport à des pays émergents comme le Brésil (5,4) ou l'Afrique du Sud (5,68). En 2008, elle occupait la position de 67 sur 70 pays classés. Ce qui veut dire qu'il y a encore pas mal de rattrapages à faire.
En 2010, cet indice a été renommé Indice de classement dans l'économie numérique (digital economy ranking) pour souligner le rôle grandissant des TIC dans la vie économique et sociale.
Cet indice inclut la maîtrise du haut débit , la pénétration du broad band mais le poids de la technologie dans le sens classique du terme ne représente que 20% dans le calcul de cet indice, ce qui veut que les autres aspects ont tout autant leur importance. Les abonnements aux mobiles 3G et 4G sont également inclus. Parmi ceux-là, on inclut l'environnement des affaires, l'environnement social et culturel, la politique du gouvernement en la matière et la vision adoptée si elle existe et le niveau d'adoption par le consommateur. La disponibilité du haut débit n'est cependant pas suffisante, c'est pourquoi la qualité du broad-band qui est également intégrée comme l'indicateur de proxy (ou estimateur) est ici la part des lignes d'accès par le biais des fibres optiques de haute capacité. Plus de 70% de ces accès sont concentrés en Asie en 2009. Il n'est pas étonnant que des pays comme la Corée du Sud soient classés comme leader en matière de e-administration : plus de 150 portails de services sont mis à la disponibilité de l'usager. Même un portail anti-corruption et de réclamation est fourni permettant à des usagers des actes répréhensibles. En Algérie près de 500 à 600 actions et projets sont à réaliser dans ce cadre de la protection de la signature électronique, l'administration publique a recensé près de 400 services à fournir au citoyen en ligne.
- Quel apport pour le secteur économique ?
Une autre dimension est le développement des industries à haute intensité en connaissances et la possibilité de développer une industrie de sous-traitance, ce qui indique que c'est réellement une approche globale d'insertion dans l'économie de la connaissance qui est nécessaire. Si l'on s'en tient au sous-indice de connectivité qui indique également un certain niveau de maîtrise technologique, il est de 2.9 en 2010 pour l'Algérie, le pays arabe le mieux classé reste l'Arabie Saoudite ave un indice de 4,25.
Cependant, ces chiffres sont à prendre avec précaution et peuvent être décalés par apport à la réalité. Si l'on prend les donnés à notre disposition, l'Algérie a fait d'énormes progrès dans ce sens : le nombre de lignes broadband a connu une croissance importante passant de 400 000 à 1,8 million, selon Algérie Télécom. Son haut débit doit être augmenté à 100 Gbps à la fin de 2011 en plus du câble sous-marin. La nécessité de mettre à niveau toutes les infrastructures des télécommunications, d'améliorer la fibre optique et d'accélérer l'accès au haut débit. Ce sont là des conditions incontournables pour le fonctionnement de la vente sur Internet. Enfin, une dernière dimension de la maîtrise technologique dans ce domaine, c'est également la stabilisation des compétences qui sont formées et expérimentées et qui succombent au processus de la chasse de cerveaux auquel se livrent les pays avancés, les Etats-Unis en tête. Il est estimé que 50% des ingénieurs ont quitté le pays.


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