Avec un chiffre d'affaires de 1,865 milliard de dinars en 2010, Agenor, société par actions affiliée à la SGP Gephac et spécialisée dans la transformation des métaux précieux (or et argent), vient de faire un bond exceptionnel en matière de croissance par rapport à l'année d'avant où le chiffre d'affaires de l'entreprise était de 690 millions de dinars seulement. Dans le sillage de l'annonce des résultats réalisés durant l'exercice précédent, Agenor souligne dans un communiqué rendu public la semaine dernière que «ses activités ont encore augmenté en 2010 avec la réalisation d'un volume de ventes de près de 1,9 milliard de dinars, soit plus de deux fois et demi les ventes de l'année précédente. En outre, Agenor a réalisé pour la 2e année consécutive un bénéfice d'exploitation». Ce qui confirme, explique-t-on, le redressement opéré d'Agenor depuis déjà trois années et ses choix judicieux en termes d'organisation et de stratégie de développement. Mais l'entreprise ne compte pas s'arrêter là et a pour ambition d'augmenter encore substantiellement son chiffre d'affaires durant les trois prochaines années, par le développement de l'exportation de certains produits tels que le GPC (dérivé de l'or), le nitrate d'argent (dérivé de l'argent) et le traitement de volumes plus importants de divers métaux précieux. Spécialisée dans la transformation de métaux précieux, or et argent, cette entreprise reflète à travers les résultats qu'elle réalise les potentialités que renferme ce secteur d'activité sur le marché national. Ce succès est boosté par l'unité de transformation moderne installée à Baraki, dans la capitale, comportant des installations d'affinage de l'or, du platine et de la métallurgie des métaux précieux, a expliqué Madjid Cherifi, PDG d'Agenor. Sur un autre volet, le premier responsable de cette entité affiliée à la SGP Gephac expliquera l'impact direct de la conjoncture économique mondiale sur l'évolution du créneau de l'exploitation des métaux précieux, particulièrement l'or. En effet, étant une monnaie de réserve utilisée généralement pour se prémunir de tout risque d'effondrement de taux de change, l'or évolue au rythme de la flambée depuis la crise financière de 2007/2008. En conséquence, tel qu'indiqué par les cours boursiers sur la place internationale, le prix de l'once d'or qui était de 660 dollars en 2007 est actuellement à 1400 dollars, soit une hausse dépassant 100% en trois ans et celui de l'argent est à 36 dollars, alors qu'il ne dépassait pas les 9 dollars US en 2007. Il faut retenir que sur le marché international, les cours de ces métaux précieux évoluent toujours à la hausse lorsque le taux de change du billet vert observe une tendance à la baisse ou lorsque les cours du pétrole connaissent un raffermissement. Comme résultat de cette flambée des prix sur le marché international, les responsables de l'Agenor préviennent d'ores et déjà sur une hausse relativement importante des prix de la matière première qui sera mise à la disposition des artisans prochainement. L'argent à 107 DA/gramme Le prix de l'argent, qui est défini en fonction du coût de revient, sera ainsi de 107 DA le gramme (TTC) contre 76 DA l'année précédente. A cet égard, l'entreprise a mobilisé 160 millions de dinars pour l'acquisition de deux tonnes d'argent pour approvisionner les artisans bijoutiers en matières premières. Toutefois, il y a lieu de relever que l'acquisition des matières premières suscite certaines incompréhensions dans le milieu des artisans. Ces derniers reprochent souvent à Agenor de ne pas contribuer à leur faciliter l'acquisition de la matière première. Agenor, de son côté, selon son PDG, estime que «l'entreprise n'est pas le seul fournisseur de la matière première sur le marché national. Les artisans demandent des facilités sur la matière première, mais oublient que ce n'est pas à nous, en notre qualité d'entreprise économique tenue à faire des résultats, de décider des facilités. C'est aux pouvoirs publics qu'il faut s'adresser s'agissant des subventions ou autres types d'appuis au profit des artisans». Agenor rejette ces reproches émanant particulièrement des artisans de la région d'Ath Yenni, dans la wilaya de Tizi Ouzou, estimant que ces derniers «ont tendance à se plaindre d'Agenor alors que nous ne détenons pas le monopole de l'importation et de la vente de la matière argent. Ils se plaignent que la matière existe ou manque à Agenor. Lorsqu'elle est en stock, ils peinent à l'acheter, prétextant qu'elle est trop chère alors que nos prix dépendent du cours boursier d'importation de l'argent. Lorsqu'elle arrive à manquer chez Agenor pour une raison quelconque de retard d'approvisionnement ne dépendant pas de nous, ils nous accusent». Le même responsable reconnaît toutefois que des retards sont enregistrés quant à l'approvisionnement du marché, ce qui est dû aux nouvelles dispositions régissant les importations à travers l'instauration du crédit documentaire comme unique moyen de paiement.