Une cinquantaine de journalistes et travailleurs du quotidien gouvernemental francophone El Moudjahid ont tenu, hier, un sit-in devant le siège social de leur journal, entre 13h et 14h30. Le personnel du doyen de la presse écrite algérienne a dénoncé la gestion de l'administration actuelle. «La direction du journal est la seule responsable de la situation socioprofessionnelle précaire de la majorité des fonctionnaires», ont plaidé les contestataires. Ces derniers ont scandé durant une heure et demie des slogans expressifs dans trois langues: «El Moudjahid n'est pas une priorité privée», «Aâyina mel hogra (y en a marre du mépris), mais aussi : «Assa azeka El Moudjahid yella yella (aujourd'hui comme demain, El Moudjahid existera)». Plusieurs pancartes ont été accrochées à l'entrée du journal comme «Halte au favoritisme», «Les travailleurs réclament leurs droits» et «Messieurs les responsables, affichez vos salaires». Les protestataires réclament essentiellement «le reclassement légal de tout le personnel» et demandent plus de «transparence dans la gestion de l'entreprise». «Le dernier reclassement digne de ce nom remonte au début des années 1990. De nos jours, le classement aux différentes catégories se fait selon le goût des responsables. Les promotions sans mérite incarnent une injustice insupportable pour nous», a déclaré une journaliste, déléguée du personnel en colère. «Ce rassemblement n'est qu'une action de mise en garde. Nous allons vers des actions plus radicales en cas de la non-satisfaction de nos revendications, quitte à faire une grève générale», a-t-elle précisé. Et d'ajouter : «Nous réclamons l'arbitrage du ministère de la Communication.» «En attendant, une entrevue est programmée avec la direction du groupe qui gère la presse publique pour aujourd'hui. Parallèlement, nous maintiendrons le sit-in et comptons arrêter le travail dès l'après-midi si nos revendications ne reçoivent pas un écho favorable de la part des responsables», a-t-elle menacé.