La question de la libre circulation des personnes pourrait bien être posée prochainement lors de la tenue du premier Conseil d'association prévu sous la présidence autrichienne au cours du 1er semestre 2006. C'est ce que suggère, en tout cas, Lucio Guerrato, chef de la délégation de la Commission européenne en Algérie, aux autorités algériennes pour rendre l'accord d'association signé avec l'UE plus efficace et moins contraignant dans sa partie qui concerne les déplacements des hommes d'affaires. Interpellé sur cette question par nombre de chefs d'entreprise, réunis hier à Alger pour une journée d'information sur la mise à niveau des PME, M. Guerrato a indiqué que ce problème a été soulevé maintes fois par des patrons de PME sans qu'il y ait réellement réaction de la part des parties concernées. Il dira cependant que le principe de la libre circulation des personnes, notamment pour ce qui est de la catégorie des chefs d'entreprise et autres hommes d'affaires, finira certainement par être adopté dans un futur proche. Avant lui, Abes Kaci, un des négociateurs ayant participé à la conclusion de l'accord d'association Algérie-UE, a précisé, pour sa part, que la partie représentant la Commission européenne lors des négociations n'avait aucun mandat pour traiter précisément cette question. Une suppression des visas serait donc impossible pour l'heure, selon lui, sans exclure pour autant la possibilité de régler ce problème pour une certaine catégorie d'hommes d'affaires au cas par cas. Il faut rappeler, à ce propos, que le principe de la libre circulation des biens et des marchandises entériné par l'accord d'association signé avec l'Union européenne n'a pas engendré une plus grande facilité de déplacement au profit des chefs d'entreprise algériens qui se plaignent toujours de grandes difficultés à obtenir un visa. L'occasion leur a été offerte hier de soulever ce problème, mais aussi celui en rapport avec l'environnement économique dans lequel évolue leur activité. D'après eux, tout en admettant le fait qu'une mise à niveau des PME s'impose dans ce nouveau contexte de libre-échange induit par l'entrée en vigueur de l'accord d'association, l'assainissement et la mise à niveau de l'administration, des banques, de la fiscalité, des modes d'accession au foncier industriel s'avèrent aussi une condition sine qua non à la réussite de tout programme d'appui aux entreprises algériennes. Présent à cette journée d'information, le ministre de la PME et de l'Artisanat, Mustafa Benbada, a indiqué que tous ces problèmes représentent effectivement des difficultés réelles, notamment en ce qui concerne le foncier industriel. Le ministre saisira l'occasion pour rappeler que pas moins de « 10 milliards de dinars ont été consacrés à la réhabilitation du foncier industriel ». Et d'ajouter qu'avec la collaboration du ministère de l'Industrie, de nouveaux espaces seront créés et mis à la disposition des petites et moyennes entreprises. Revenant sur le programme national d'appui et de mise à niveau des PME, dont le lancement est prévu en 2006, le ministre a précisé que 20 000 entreprises en sont éligibles et 560 PME ont déjà bénéficié du programme de mise à niveau initié par la Commission européenne et piloté par l'Agence Eurodéveloppement (EDPME) depuis 2002. S'étalant sur une période de cinq années, ce programme est doté d'un financement de 62,9 millions d'euros, dont 57 millions d'euros en provenance de la Commission européenne, 3,4 millions d'euros apportés par le gouvernement algérien et 2,5 millions représentant la contribution des entreprises bénéficiant des prestations du programme.