Les occupants des chalets ont brandi des banderoles où on pouvait lire des slogans hostiles aux pouvoirs publics. Plusieurs actions de protestation ont été déclenchées à l'est de la capitale durant le week-end. Les habitants de la localité, principalement ceux des chalets, ont recouru à des démonstrations de rue pour faire valoir leur droit au relogement. A Bordj El Bahri, des habitants du site des chalets se trouvant au centre-ville se sont rassemblés devant le siège de l'APC. Ils ont brandi des banderoles où on pouvait lire des slogans hostiles aux pouvoirs publics qui les ont, selon des témoignages recueillis sur les lieux, «marginalisés et ignorés». «Les services de la wilaya font dans le deux poids, deux mesures, sinon comment expliquer le fait qu'une partie des habitants des chalets a été relogée et l'autre pas ?», déplore un habitant contestataire. Il est question, selon ces citoyens frondeurs, de faire part, par cette action revendicative, de leur refus de cautionner ces «agissements injustes». «Même si nous devions nous désister, nous sommes prêts à le faire. Mais que cela soit également le cas pour tout le monde, car c'est une question d'honnêteté et de justice», dira un père de famille qui a tenu également à préciser : «Les habitants des chalets aux Ondines ont été tous relogés il y a de cela trois mois, alors que nous croupissons dans ces habitations insalubres depuis 2007.» Les protestataires ont, par ailleurs, demandé à être reçus par les responsables locaux, mais en vain, ce qui a accentué leur ressentiment. Aussi, signalons que pour la même revendication les habitants des chalets se trouvant à proximité de l'Enita dans la commune de Aïn Taya ont bloqué la route qui mène à cette institution des heures durant. Des objets hétéroclites ont été ainsi déposés au milieu de la chaussée, entravant la circulation routière pour une bonne partie de la journée d'avant-hier. L'événement ne s'est d'ailleurs pas déroulé sans grabuge. Des affrontements ont été signalés entre les manifestants et les forces de l'ordre. Tantôt, ce sont les émeutiers qui prenaient possession de la route, tantôt le tour revenait aux forces de sécurité en faction qui en délimitaient la circonférence occupée par les émeutiers. A quelques kilomètres de là, les habitants des chalets qui se trouvent à proximité de la salle de sport ont bloqué également la route principale qui mène au centre-ville de Aïn Taya. Ils ont, en guise de protestation, versé de l'essence sur la chaussée pour y mettre le feu ensuite. Le mouvement de protestation s'est étendu également à quelques quartiers du centre-ville, notamment à Belouizdad, où des jeunes sont sortis dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol. «Les conditions de vie dans nos quartiers sont lamentables. Non seulement nous vivons dans des appartements exigus et insalubres, mais rien de véritablement positif ne vient nous redonner espoir, ne serait-ce que dans le domaine du travail», déplorent des jeunes de la commune qui ont d'ailleurs bloqué les rues Harcha et Belouizdad à la circulation. A Harcha Hassen, ce sont les mêmes scènes de manifestations qui ont été menées par des groupes de jeunes en furie. Ils ont scandé des slogans hostiles aux pouvoirs publics, avant d'être dispersés par les forces de police dans la soirée.