Les handicapés ne demandent qu'à être considérés comme « valides », seule issue pour sortir de leur solitude. Faut-il, chaque année, un 3 décembre pour se rappeler qu'il existe autour de nous des milliers d'enfants, d'ados et d'adultes handicapés de naissance ou suite à un accident professionnel, de la route ou domestique ? Quoi qu'il en soit, à l'instar des autres régions du pays, Constantine a été en ce jour commémoratif un pôle dynamique marqué par de nombreuses manifestations, conférences et autres rencontres organisées par la direction de l'action sociale, en étroite relation avec le mouvement associatif pour qui cet évènement est l'occasion idoine pour évaluer les activités et projeter des solutions aux problèmes rencontrés par cette catégorie sociale. Vivant une situation amère, certains d'entre eux errent dans la galerie du désespoir, sombrant parfois dans la déchéance, donnant ainsi la mesure du fossé séparant le handicapé de son environnement social. Autour des nombreuses associations activant dans ce secteur, on a accordé un satisfecit aux éducateurs spécialisés, véritables chevilles ouvrières des différentes structures spécialisées sous tutelle de la DAS, rompus à un sacerdoce dont la difficulté majeure est de rétablir le lien entre leurs protégés et un environnement familial et social qui minimise l'énergie et l'ingéniosité qu'ils peuvent trouver en eux pour surmonter leur handicap. Tout en mettant l'accent sur le sort peu enviable vécu par une frange de cette catégorie sociale, on a assuré par contre qu'elle constitue qu'une faible minorité, s'appuyant sur les gros moyens humains et matériels dégagés par les pouvoirs publics pour couvrir le plus grand champ possible. « Un programme visant à réduire les inégalités, sortir le handicapé de son isolement et briser les barrières physiques et psychologiques à même de lui garantir les meilleurs créneaux et les meilleures chances de réinsertion sociale et professionnelle », a déclaré de son côté le premier responsable de l'action sociale à l'échelle de la wilaya de Constantine. Dans cette optique, en réponse aux préoccupations des parents des handicapés en âge d'être scolarisés et en application des recommandations de la tutelle, ce dernier tient à dire que l'un des nombreux axes de la politique engagée à cet effet est de leur donner les moyens nécessaires leur permettant dans une certaine mesure de surmonter leur handicap, de se prendre en charge et de pouvoir à un âge avancé s'intégrer dans le moule social. Aussi, dit-il, une batterie de mesures a été prise pour renforcer les moyens et l'action de formation des structures spécialisées, les seules à l'heure actuelle en mesure de répondre au souci d'intégration de l'enfant handicapé. S'il ne faut pas se dissimuler les difficultés d'une telle entreprise, la forte demande restant à satisfaire étant supérieure aux offres de prise en charge, il n'en est pas moins vrai que la réalité du terrain témoigne d'une avancée spectaculaire dans ce domaine au regard ,notamment de la réhabilitation et du renforcement des capacités d'accueil des établissements spécialisés. A l'exemple des actions engagées en direction des deux centres médico-pédagogiques domiciliés au quartier Daksi et qui accueillent aujourd'hui en demi-pension 239 enfants de 5 à 18 ans inadaptés mentaux, dont 70 filles. Le tout encadré par 116 personnes, dont 77 éducateurs spécialisés. L'école des jeunes sourds du Mansourah semble également au mieux de son régime de croisière qui profite à 110 jeunes de 3 à 17 ans originaires des communes de Constantine, El Khroub, Aïn Smara, Hamma Bouziane, Didouche Mourad, Ouled Rahmoune, Aïn Abid et Ibn Ziad. Admis sous le régime de la demi-pension et drivé par 46 éducateurs spécialisés, l'effectif compte 63 garçons et 47 filles répartis à travers 25 unités pédagogiques. Mais selon un avis largement partagé, l'avancée la plus remarquable est à inscrire à l'actif de l'école des jeunes aveugles, située à la rue Benmeliek, ex-rue Pinget et dont la capacité théorique est d'une centaine d'enfants qui suivent un enseignement spécialisé de niveau primaire et moyen, en marge d'une classe spéciale instaurée en faveur des enfants âgés de 4 à 7 ans. C'est pratiquement la seule institution spécialisée ayant une dimension régionale et fonctionnant de ce fait sous un double régime. La demi-pension profite à 37 enfants et l'internat est ouvert à 40 jeunes, dont 15 filles originaires des wilayas de Constantine, Skikda, Jijel, Mila, Annaba, El Taref et Guelma.