Les médecins résidents attendent toujours la promulgation d'un statut définissant leurs droits et leurs devoirs. Déçus par l'attitude du ministre de la Santé, les médecins résidents ont opté pour une grève illimitée à partir de demain. Cette décision a été prise lors de la réunion des délégués des différents CHU du pays qui s'est tenue jeudi à Alger. Toutefois, «le service minimum et les gardes seront assurés», ont rassuré les médecins résidents. Le mouvement s'amplifie. Les quelques concessions qui leur ont été accordées, à savoir l'annulation du décret portant sur l'organisation des examens, sont jugées insuffisantes. Les véritables préoccupations des médecins, dont le service civil, demeurent jusque-là sans réponse convaincante. «Le service civil est un échec en Algérie. Vu le manque de moyens, les médecins orientés vers le sud du pays régressent», fait observer le délégué des médecins réanimateurs de l'hôpital de Bab El Oued. Ce délégué est revenu sur l'information portant sur leur refus de rencontrer M. Ould Abbès, précisant que l'invitation n'était pas officielle. «Le ministre de la Santé s'est rendu à l'hôpital de Kouba où il a rencontré certains délégués. Il leur a parlé d'une rencontre au cours de la semaine, sans préciser la date exacte de cette rencontre. Officiellement, nous n'avons rien reçu», a-t-il expliqué. Longue attente Les médecins résidents attendent toujours la promulgation d'un statut définissant leurs droits et leurs devoirs. «Notre situation est ambiguë. Nous ne savons pas si nous sommes considéré comme fonctionnaires ou comme étudiants», a relevé le délégué du service réanimation de l'hôpital de Bab El Oued. Les représentants des médecins résidents ne sont pas conviés à la conférence nationale concernant leurs préoccupations pédagogiques prévue d'ici fin avril. La correspondance n°208, envoyée par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le 13 mars dernier, aux recteurs et aux doyens des facultés de médecine, insiste sur la présence des médecins résidents à cette rencontre. «Mon attention a été attirée par les étudiants en pharmacie, en chirurgie dentaire et les résidents de médecine à travers les écrits mettant en exergue un certain nombre de préoccupations», lit-on dans cette correspondance. M. Harraoubia a donné l'instruction aux doyens de ces facultés d'organiser un débat qui sera couronné par un rapport de synthèse au niveau de chaque faculté. «En continuité du dispositif de concertation mis en place dans les universités, il est demandé à chaque doyen d'engager au niveau des départements (médecine, pharmacie, chirurgie dentaire) une concertation, la plus large possible, avec les enseignants et les étudiants autour des préoccupations pédagogiques contenues dans différentes plates-formes», a exigé le ministre. Mais les délégués des médecins résidents contactés ne sont toujours pas au courant de la tenue de cette conférence.