Le marché hebdomadaire qui a lieu chaque dimanche sur une placette au centre de la localité de Chemini n'est plus celui qui était avant. Ne pouvant rivaliser avec les autres marchés tels que ceux de Sidi-Aïch, Ouzellaguen ou Akbou, il reste néanmoins que ses habitués regrettent le bon vieux temps où ledit marché constituait un lieu de rencontres et de palabres pour les différents villageois qui viennent faire leurs emplettes.Faute de disponibilité d'assiettes foncières où les marchands peuvent étaler leurs marchandises, un phénomène nouveau s'y installe doucement et sûrement, celui des marchands ambulants. Ces derniers continuent de squatter d'importantes parties de la chaussée et de la place centrale de la localité. Les places publiques des villages ne sont pas, elles aussi, épargnées par ce phénomène. Même si cette situation arrange bien les affaires des marchands et des villageois, il reste néanmoins que les commerçants locaux s'indignent contre ces «nouveaux arrivés» qui viennent partager leur clientèle. Ces nouveaux marchés qui pullulent créent un climat de tension, car les nuisances sonores et les odeurs nauséabondes courroucent davantage les riverains. À la faveur de l'anarchie et de l'incurie qui caractérisent plusieurs localités de la commune et qui sont manifestement tolérées par les autorités locales, les commerçants locataires voient d'un mauvais œil la prolifération des marchands illicites. Pour eux, la seule solution réside dans la réhabilitation du marché hebdomadaire pouvant absorber tous ces marchands ambulants. Interrogé sur ce sujet, le premier magistrat de la commune nous explique : «nous envisageons de le réhabiliter mais dans un autre lieu, car l'exiguïté de l'ancien marché ne peut répondre aux exigences de l'organisation d'un marché hebdomadaire». Et d'ajouter : «l'ancien souk-el-fellah pourrait être l'enceinte du nouveau marché, mais jusqu'à présent rien n'a encore été décidé».