La grogne sociale semble gagner les professionnels de l'information. Quelque 70 journalistes de l'Entreprise nationale de la radiodiffusion (ENRS), rejoints par leurs confrères de l'ENTV, ont organisé un rassemblement hier devant le siège de la Radio (ex-RTA), sis au boulevard des Martyrs, pour dénoncer «les conditions intenables de travail». Ne se reconnaissant dans aucune organisation syndicale, les protestataires réclament «un statut particulier» ainsi que «le recrutement des journalistes cachetiers». Ils ont exigé également une augmentation des salaires «de 50% comme tous les autres corps de la Fonction publique». Le rassemblement, premier du genre, ne serait pas le dernier, selon les journalistes, qui comptent le reconduire jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Contacté pour avoir sa version des faits, le directeur général de l'ENRS, Toufik Kheladi, a indiqué que «le groupe de contestataires semble mécontent d'une augmentation de 25%, une augmentation par ailleurs importante». Le patron de l'ENRS a précisé qu'il était «disposé à rencontrer les représentants des contestataires, seulement, ils n'ont délégué personne». La contestation sociale des journalistes de la Radio et de la Télévision intervient après celle des journalistes de la presse écrite (publique et privée), organisée avant-hier dans l'enceinte de la maison de la presse Tahar Djaout à Alger. Les confrères du quotidien gouvernemental, El Moudjahid sont également sortis de leur silence, il y a quelques jours, pour «réclamer carrément le départ du directeur de publication».