En guise de solidarité avec les journalistes cachetiers de la radio El Bahdja dépendant de l'Entreprise nationale de radiodiffusion sonore (ENRS), un rassemblement de journalistes, notamment de la presse écrite, a eu lieu hier matin devant le siège de radio, rue Ahmed Zabana. Pour soutenir le mouvement de protestation, les confrères ont répondu présents à l'appel de la Fédération nationale des journalistes algériens (FNJA). Tout a commencé le 7 mars quand une quarantaine de journalistes de radio El Bahdja, radio Coran et radio culturelle ont entamé une grève de la faim illimitée pour protester contre leur situation salariale. Un nombre important des employés de ces radios ont un statut de cachetier depuis des années. «Un statut qui nous empêche de progresser sur le plan professionnel, à l'instar de nos collègues permanents», ont précisé les grévistes. Au lendemain de l'entame de la grève, la direction générale de l'ENRS a déposé plainte contre sept journalistes grévistes de la chaîne radio El Bahdja au motif d'«occupation illégale d'un lieu public et empêchement du fonctionnement du service public». La direction de la radio s'est engagée à régler leur situation. «Nous avons travaillé sur le sujet depuis huit mois», a déclaré le DG de la radio, documents à l'appui. M. Khelladi a indiqué que le travail qui se fait est entrepris avec la section syndicale de l'entreprise. «Ce sont des gens responsables», dit-il des syndicalistes affiliés à l'UGTA, pour qui, assure-t-il, «toutes les portes sont ouvertes». Et pour rétablir les choses dans leurs faits, il a rappelé que pour tenter de juguler ce qu'il qualifie de situation «anormale», la direction a élaboré un nouveau barème de paiement. Dans un deuxième temps, ajoute-t-il, les responsables ont effectué une «identification précise» des salariés qui travaillent au cachet. «J'entends, avec le partenaire social, régler les problèmes de manière légale et organisée», dira-t-il. Depuis, 33 journalistes ont rejoint leur poste et mis fin au mouvement de protestation. Le sort des sept autres journalistes demeure inconnu. Rencontrés hier, ces derniers exigent le retrait de la plainte déposée contre eux pour occupation illégale d'un lieu public. «Nous refusons d'être accusés d'une telle chose», précisent-ils. Autre condition exigée : «Nous demandons notre réintégration aux postes avec permanisation, et nous refusons catégoriquement d'être payés au cachet ou par pièce.» Les sept journalistes réclament des dédommagements à raison de préjudice matériel et moral causé par le licenciement et l'interdiction à ces derniers d'entrer au siège de la radio. Ils demandent également à ce qu'un dialogue soit ouvert entre les parties concernées afin de mettre fin à cette situation. Lors du rassemblement d'hier, les journalistes ont tenu à éclaircir certains points. Nos interlocuteurs ont souligné qu'ils ont décidé d'entamer la grève dans le but d'obtenir un contrat de travail à durée indéterminée, jugeant que leur situation professionnelle doit être régularisée, comme le stipule la convention collective de l'ENRS, précisent-ils. Ils tiennent également à ajouter que la grève qui a duré une seule journée n'a enregistré aucun incident de leur part, «et nous n'avons pas empêché nos collègues de travailler durant cette journée». Le représentant de la FIJ, qui a assisté hier au rassemblement pour dénoncer le recours de l'ENRS à la justice, a appelé à ce que le mouvement de mobilisation soit maintenu. Un représentant du comité de soutien aux journalistes a précisé que «des avocats sont déjà désignés pour représenter les journalistes dans cette affaire».