Le scandale qui a secoué le groupe Sonatrach, il y a plus d'une année, semble prendre des dimensions tentaculaires, étendant ses répercussions à l'international, avec de nouveaux soupçons de corruption pesant sur son partenaire italien, Saipem. De fait, selon des informations rapportées jeudi dernier par l'agence Reuters, le parquet de Milan, en Italie, a officiellement ouvert une enquête sur «des soupçons de corruption impliquant des services pétroliers de Saipem SPA dans leurs activités en Algérie». Saipem, faut-il le rappeler au passage, est déjà au cœur du scandale Sonatrach à l'échelon local, le nom de cette société ayant été évoqué dans le cadre de l'instruction menée par la justice algérienne sur des contrats décrochés dans le domaine énergétique en Algérie par des sociétés étrangères, partenaires de Sonatrach. L'agence Reuters, qui cite des sources judiciaires, avance aussi, en ce sens, que le groupe énergétique italien ENI, dont relève la société Saipem, a fait état, dans son rapport annuel de 2010, d'une demande à travers laquelle le parquet de Milan a réclamé à la maison mère, le 4 février dernier, de lui fournir des documents liés aux activités de Saipem à l'international. Selon la même source, qui affirme ne pas disposer de plus de détails dans l'immédiat, le groupe ENI a fait montre d'une totale disponibilité à coopérer avec le procureur en charge de ce dossier. Ainsi, à s'en tenir à ces informations, la société Saipem, qui a bénéficié de plusieurs contrats dans le domaine pétrolier en Algérie, serait bel et bien impliquée dans la série des scandales qui ont mis à mal la compagnie pétrolière nationale, Sonatrach, scandales dont on ne cesse encore d'en découvrir les méandres. Pour sûr, la compagnie algérienne qui œuvre à l'international ne peut que voir sa crédibilité entachée des suites de ces dommageables révélations. Dans cet ordre d'idées, il convient de rappeler aussi que Sonatrach fait déjà face à une procédure d'arbitrage international, lancée à son encontre par le groupe américain Anadarko. Une procédure qui fait suite aux désaccords nés en 2006 entre les deux groupes autour du versement de la taxe sur le superprofit des compagnies pétrolières étrangères activant en Algérie. La recevabilité du recours introduit par Anadarko devrait d'ailleurs être tranchée au courant du mois de juin prochain.