La marche de protestation des étudiants en architecture (système classique) a été réprimée, hier, par les forces de l'ordre. Six interpellations ont été constatées, ainsi que la confiscation de plusieurs téléphones portables. «Les nouvelles résolutions du ministère, celles décidées le 27 mars dernier, n'apportent aucune clarification pour les architectes des départements ; elles ne valorisent que les étudiants des écoles supérieures», nous a-t-on expliqué. «Il n'y pas encore de décret qui clarifie notre situation, nous sommes dans le flou le plus total. Avant, dans l'échelon des salaires publics, nous étions classés à la catégorie 13; aujourd'hui, nous ne savons même si on nous avons été rétrogradés ou non!». Un autre déclare: «voilà plus de deux mois que nous sommes en grève et nous n'avons toujours pas obtenu gain de cause», d'où la décision d'entamer une marche. Environ 150 étudiants ont répondu présents à la manifestation. Dans un premier temps, les forces de l'ordre ont tenté de disperser les marcheurs au niveau de la nouvelle poste mais, finalement, les étudiants ont réussi à briser le premier cordon policier pour poursuivre leur marche jusqu'au rond-point des cliniques, place où ils se sont rassemblés, en bloquant la circulation. Face aux forces de l'ordre, qui sont alors venus en renfort, les manifestants, assis par terre, ont commencé à clamer: «haraka silmia» (mouvement pacifique), en arborant leurs cartes d'étudiants. Impassibles dans un premier temps, les forces de l'ordre ont commencé à réprimer à l'arrivée du fourgon de police. A ce moment là, plusieurs interpellations ont été constatées et beaucoup d'étudiants se sont fait malmener et bousculer. Les policiers en civil ont confisqué les téléphones portables de ceux qui tentaient de photographier la scène. Les étudiants ont décidé de poursuivre leur marche et de se rendre jusqu'au commissariat des HLM pour réclamer la libération de leurs camarades. Ce n'est qu'après s'être assurés que tous ont été libérés que les manifestants ont décidé de mettre fin à la marche, et cela dans le calme. Pour ce qui est de la réquisition des téléphones portables, tous ont été restitués à leurs propriétaires, mais, aux dires des étudiants «seulement après que les vidéos compromettantes soient effacées!» Les étudiants doivent se réunir aujourd'hui pour décider de la tenue d'un prochain rassemblement.