Une partie des journalistes de l'APS (Algérie presse service) a rejoint le mouvement de protestation des travailleurs, enclenché à la mi-mars dernier, pour des revendications liées au plan de carrière, au régime indemnitaire et aux conditions de travail. Un sit-in a été tenu hier à l'intérieur du siège de l'agence à Alger. Une centaine de travailleurs étaient présents, tandis que leurs représentants parlent de 150 ayant répondu favorablement à l'appel des initiateurs de ce mouvement, que les protestataires veulent «ouvert jusqu'au départ du ministre Nacer Mehal». Les protestataires accusent le ministre de la Communication, qui était à la tête de l'APS pendant plus de 10 ans, «d'être derrière la situation d'injustice vécue par une grande partie des travailleurs». «C'est une autre décennie noire que nous avons subie après celle infligée par les intégristes», enrage un groupe de travailleurs rencontrés sur leur piquet de grève. L'injustice dénoncée par les protestataires concerne notamment les critères «peu catholiques» d'évolution des employés dans leur carrière et la suppression par l'ancien DG de plusieurs primes pourtant acquises aux travailleurs. «Il est temps d'opérer un reclassement des travailleurs», indiquent les protestataires. Dans la plateforme de revendications, la tutelle est interpellée pour l'application de la convention de branches avec toutes ses incidences sur les salaires et autres aspects du régime indemnitaire. Les grévistes indiquent que la position du ministre par rapport à ce point est «honteuse» car, selon eux, «M. Mehal nous a déclaré que nous sommes bien payés. Bien payés ? Avec des salaires qui ne dépassent pas 18 000 DA pour certains ?», s'indigne un groupe de travailleurs. Si les protestataires ont loué l'initiative de dialogue et de communication de M. Kacha qui vient d'être nommé officiellement (le 3 avril) en tant que DG, M. Mehal semble particulièrement ciblé par les critiques des travailleurs protestataires par rapport à la situation «catastrophique» vécue au quotidien. «En 2011, nous travaillons sans bénéficier de connexion internet. Est-ce concevable ?», lance-t-on également. Pour la direction de l'APS, «des commissions pour régler les problèmes exposés seront installées juste après la réélection des représentants syndicaux des travailleurs», annonce Mustapha Abdelli, directeur de l'information. La reprise des négociations dans le cadre de la convention collective est tributaire de l'élection d'un bureau syndical. Le 17 avril prochain, une AG est prévue à cet effet, précise le même responsable. La direction générale se dit également ouverte à recevoir les recours des journalistes qui se sentent lésés dans leur classement. «Nous poursuivrons aujourd'hui notre action», précisent les protestataires, qui s'interrogent également sur le motif de la visite de Saïd Bouteflika, le frère du Président, qui s'est entretenu avec M. Kacha. Y aurait-il quelque chose de nouveau dans l'air ou s'agit-il d'une tentative de rétablir le calme pour éviter la réédition du scénario d'El Moudjahid ? Attendons pour voir.