Précarité», «indignité». La politique publique de l'emploi n'est rien d'autre qu'un fiasco, a estimé hier le Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC). Dans sa déclaration rendue publique, le CNDDC considère que la politique de l'emploi «conçue et menée» par le pouvoir maintient les jeunes dans une «précarité chronique» et «porte atteinte à la dignité des travailleurs». Le Comité dénonce les «mensonges» et «supercheries» auxquels ont recours les pouvoirs publics pour traiter de la question de l'emploi. Des dispositifs tels que les crédits Ansej «réservés d'abord aux enfants de la nomenklatura» visent, d'après le CNDDC, à «détourner les jeunes de leurs revendications essentielles, à savoir des solutions concrètes et durables au problème du chômage». Par ailleurs, le comité des chômeurs, créé sous l'égide du syndicat autonome Snapap, a «fermement dénoncé l'exploitation des femmes» recrutées dans le cadre du dispositif du «filet social». Ces recrutements «portent atteinte à la dignité des travailleuses, maintenues dans la précarité et la pauvreté pour une honteuse somme de 3000 DA /mois durant des années». Le CNDDC s'est également inquiété des atteintes répétées aux libertés fondamentales dont sont victimes les jeunes chômeurs arrêtés à Ouargla, et a dénoncé l'arrestation et les poursuites judiciaires engagées à l'encontre de Touat Dalila, membre du comité national des chômeurs de Mostaganem et le harcèlement policier dont est victime Riadh Lamri du collectif de Skikda. Le CNDDC, qui a en outre réaffirmé son «entière solidarité» avec la lutte des étudiants, des médecins résidents, des travailleurs des communes, etc., fait de nouveau appel aux chômeurs et travailleurs précaires à s'associer au rassemblement unitaire du 1er mai prochain, place du 1er Mai, à Alger.