La crèche communale Erriad d'El Khroub, créée en 1997 sur les décombres de l'ancienne école maternelle de l'époque coloniale, se transforme en arène de luttes syndicales pour le contrôle de sa gestion. Le responsable de cette structure est mis à l'index par ses pairs de la commission des œuvres sociales du secteur de l'éducation affiliée à l'union locale UGTA. Pour rappel, ce gestionnaire, qui en a été l'inspirateur, occupe la fonction de directeur d'un collège d'enseignement moyen et de vice-président de la commission à l'échelon de la wilaya. Cette institution emploie 14 jeunes filles issues du filet social qui encadrent 71 bambins moyennant des droits d'inscription équivalant à 900 DA/mois et par tête que leurs parents - des couples travailleurs en général- n'hésitent pas à payer. Les détracteurs accusent l'administrateur de cette garderie « de dissimilation du bilan moral et financier durant tout son règne » et s'interrogent où va l'argent ? D'autant, que « les éducatrices sont rétribuées sur le budget de la commune, et la restauration des enfants est puisée à partir des cantines scolaires », affirme Abdeslem Bouhamidi, syndicaliste en vue, connu pour ses positions anticonformistes. Les reproches portent aussi sur le clientélisme en matière de recrutement du personnel d'encadrement. On n'a pu joindre le responsable incriminé pour connaître son point de vue sur les griefs portés à son endroit. Néanmoins, le président de l'APC soutient qu'« un bilan comptable de la pouponnière existe ». Chose que des syndicalistes récusent par le fait qu'ils ne connaissent pas sa teneur en leur qualité de membres de la commission des œuvres sociales ayant un droit de regard. Le bras de fer entre les protagonistes, ayant pour enjeu le contrôle de la gestion de la crèche, a été porté sur le bureau du président de l'APC, propriétaire de cette garderie publique, faut-il le rappeler pour une éventuelle médiation. Selon le maire, « ce dossier sera soumis à l'Assemblée populaire communale qui tiendra compte de l'année sociale en cours avant de se réapproprier ce bien municipal et le transférer aux œuvres sociales des employés et autres travailleurs des services communaux ». Si l'on sait que la crèche et ses animatrices émargent sur le budget de la commune, l'on ignore par contre le statut de son responsable. S'agit-il d'un bénévolat ?