Les médecins résidents, en grève depuis le 28 mars, ont organisé ce deuxième sit-in pour demander l'abrogation du service civil. Plus d'un mois de contestation, deux semaines de grève illimitée et des poursuites judiciaires, mais ils se montrent plus déterminés que jamais. Ils étaient plus de 2500 réunis aux alentours du lycée Cheikh Bouamama, hier, décidés à y rester tant que leurs revendications ne sont pas prises en charge. Encore une fois, les médecins résidents n'ont pas pu accéder à la Présidence. La présence policière sur le boulevard menant vers le palais d'El Mouradia était plus importante qu'à leur premier sit-in, la semaine dernière. Les protestataires ont scandé leurs slogans et affiché leurs banderoles et pancartes : «Médecins civilisés, pas besoin de policiers», «Plus de service civil», «Sauvez les résidents !». Ces blouses blanches ont également brandi des cartons rouges en signe de contestation, tout en chantant des refrains patriotiques. «Pour nous, la grève continue et la protestation aussi tant qu'on ne nous répondra pas sérieusement», explique le Dr Sahnoun, un des porte-parole du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). Enthousiasme, détermination et colère ont été les maîtres mots de cet énième rassemblement pour demander l'abrogation du service civil. Seule réponse des autorités à cette protestation qui ne cesse de prendre de l'ampleur : le silence et la menace policière prête à bastonner au moindre écart. Dans un dialogue de sourds, les manifestants grévistes ont répondu, des heures durant, avec des slogans pleins d'une insolence placide : «Maranach khayfin ! (nous n'avons pas peur)». Beaucoup de médecins ont eu du mal à accéder au sit-in, la police ayant procédé à des fouilles au corps et tenté d'intimider les passants qui voulaient rejoindre le rassemblement, en vain. Les médecins ont affiché une ténacité tout en sourire même si la Présidence a refusé, pour la troisième fois consécutive, de recevoir une délégation du Camra qui voulait remettre une lettre ouverte au président. «Cette démarche est logique, étant donné que le ministre de la Santé a clairement avoué son incapacité à gérer cette crise», souligne une résidente mobilisée.