Venez faire un tour de nuit dans la cité 300 Logements à Batna ou dans les rues avoisinantes et vous vous retrouverez à marcher en compagnie de taupes, de rats et de souris. Le jour, vous les découvrirez facilement dans les caves et les regards d'égouts. « Si on a le malheur d'ouvrir la porte de la maison à la tombée de la nuit, ces visiteurs s'inviteront chez nous, causant un brouhaha ou une panique qui est sûre de durer quelques heures, le temps d'attraper le rongeur et de le mettre à la porte », nous dira une habitante du quartier. « Le malheur est qu'ils sont de plus en plus nombreux et que l'APC ne semble pas s'en inquiéter outre mesure », ajoutera-t-elle. Cette situation se retrouve également dans presque toutes les cités telles que Sonatiba, Ecotec en plein centre-ville ou les 500 Logements. Ces bestioles « font la navette tranquillement de la cave aux faux-plafonds dans les appartements, semant la terreur parmi les enfants. Parfois, elles viendront même vous rendre visite à domicile, s'introduisant par des ouvertures d'aération », ironisera un habitant. « Où sont nos élus ? Que font-ils pour nous ? Le Sénat, l'APN, l'APW et l'APC ne sont pas des fins en soi. C'est là et maintenant qu'ils devraient agir ! », crieront des citoyens excédés. Cette situation qui pourrait prêter à sourire est assez grave, car elle pourrait donner lieu à des épidémies difficiles à endiguer. Tant que les ordures traîneront ici et là, rien ne changera. Pire, « si un animal enragé mordait un rat ou une souris, celui-ci deviendrait vecteur de contamination pour l'homme et la peste ne serait pas loin », nous dira un pharmacien outré par la situation. Nous avons essayé de joindre les services d'hygiène de l'APC, en vain. Un responsable de l'APC nous avouera l'incapacité des différents services de faire face à la situation, vu l'importance de la population et la superficie du terrain à traiter sans compter le danger que représentent les produits de dératisation pour les enfants. D'autres facteurs existent, ajoutera-t-il. Ce sont « le manque de camions de ramassage et le nombre important d'agents de nettoyage en MLD. Même la population ne nous aide pas et jette les ordures un peu partout ». Un élu de l'APC nous dira que rien de sérieux n'a été fait en matière d'hygiène, d'où la typhoïde qui était prévisible depuis longtemps. « Batna est une grande ville, et cela devrait être un moteur pour agir. Même en hiver, les moustiques viennent nous narguer les yeux dans les yeux », conclura-t-il.