Les représentants des quartiers du centre-ville de Baraki se sont mobilisés contre l'informel. Ce sont les habitants des villes fortement touchées par le marché informel qui ont décidé de prendre en main la situation, puisque les autorités censées réagir sont restées indifférentes depuis des années. Après l'action de protestation menée par les habitants de Bachedjarrah pour faire pression sur les responsables locaux de la police, c'est au tour des habitants de Baraki de leur emboîter le pas. Les représentants des quartiers du centre-ville se sont mobilisés autour de deux revendications principales : l'éradication du marché informel «qui gangrène et empoisonne notre ville» et la remise en état des rues principales. Selon les représentants des quartiers, «la situation a atteint son paroxysme». Malgré toutes les tentatives effectuées pour sensibiliser l'APC et les autres autorités sur la nécessité de prendre des mesures pour déloger les marchands informels, l'anarchie continue de régner en maître dans les rues principales de la ville, Saïd Yahiaoui et Ahmed Assas. Deux écoles, une clinique, une pharmacie et des habitations sont «perdues dans les nuisances de toutes sortes subies au quotidien». Les enseignants et les médecins travaillant dans ce périmètre ont déjà signé des pétitions qui ont été remises au premier magistrat de la commune, mais sans aucune suite. «Aujourd'hui, nous craignons pour le rendement scolaire de nos enfants. Ils n'arrivent plus à suivre leurs cours normalement. Les bruits assourdissants des vendeurs les empêchent de se concentrer. Comment voulez-vous qu'ils se concentrent sur leurs cours avec la voix des vendeurs et les obscénités proférées», s'alarme un père de famille. Une délégation d'habitants a été déjà reçue par le P/APC de Baraki. «Des promesses nous ont été faites, mais nous voulons du concret.» Les habitants réclament également le revêtement et l'achèvement des travaux entamés et abandonnés au niveau des rues précitées. Des trous béants ne sont toujours pas fermés. Les marchands n'ont pas hésité à les transformer en décharge. Des solutions existent pourtant, selon les habitants qui se demandent pourquoi l'APC n'a pas jugé utile d'ouvrir les anciennes galeries de Souk El Fellah et de construire des locaux commerciaux. «Nous n'avons pas demandé la lune au maire, ni de tirer sur ces vendeurs. Il y a beaucoup d'alternatives pour les recaser», précise un de nos interlocuteurs. Un délai est accordé aux responsables locaux pour prendre en charge ce dossier, «faute de quoi, nous ne pouvons contenir longtemps la colère des jeunes habitants pénalisés par cette situation. L'APC et la police doivent prendre leurs responsabilités», lâche-t-on également.