Les incidents survenus à l'université de Béjaïa, le 5 avril dernier, ont fini par déplacer le conflit qui, jusque-là, opposait les étudiants à l'administration. Accusant «deux enseignants», sans les nommer, d'avoir soutenu les auteurs du saccage partiel du rectorat, l'administration rectorale a ainsi réussi à ouvrir un nouveau front face à des professeurs en colère. Ceux-ci le feront savoir la semaine prochaine, devant le siège du rectorat, où ils comptent observer un sit-in de protestation. C'est la résolution qu'ont prise hier quelque 80 enseignants réunis au campus d'Aboudaou pour discuter de la suite à donner aux «provocations du conseil de direction». Pour rappel, le rectorat a convoqué, le jour même de l'attaque de son siège, un conseil de direction élargi dont le PV a été affiché. «Ce PV est une atteinte grave à l'éthique universitaire et ses signataires assumeront seuls les conséquences à venir», accusent les enseignants, d'autant plus furieux qu'ils soutiennent que si le pire a été évité, c'est grâce à «l'intervention de plusieurs» d'entre eux. Parallèlement à l'assemblée du collectif d'enseignants, la section syndicale UGTA des universitaires a rendu publique une déclaration demandant au rectorat des preuves de ses accusations. «Des accusations sans preuves nourrissent la zizanie et les conflits à même de provoquer l'instabilité dans notre université», considère la section syndicale, qui demande une commission d'enquête sur les actes de saccage et un comité des sages pour sauver l'année l'universitaire.