Au lendemain du grave incident qui a éclaté, mardi, à l'université de Béjaïa, les amphithéâtres ont renoué, hier, avec l'ambiance studieuse des cours. Le rectorat qui avait subi des dégâts a rouvert ses portes. Le recteur a repris ses fonctions. Rien à voir avec la vive tension qui régnait la veille. «La menace d'une année blanche se fait de plus en plus sérieuse. Il faut vite rattraper le retard», explique une étudiante en sciences commerciales. Hier, les fonctionnaires de ce campus s'affairaient à établir le bilan des dégâts. Le siège de l'UGEL (proche du MSP) a été saccagé dans le sillage de la protestation violente ayant émaillé la journée d'avant-hier. Une journée marquée par le saccage du rectorat et la destruction du mobilier bureautique, du matériel informatique et des documents qui avaient été incendiés à l'extérieur de l'édifice abritant l'administration universitaire. L'incendie a provoqué une grande panique. Les pompiers ont été appelés pour circonscrire le sinistre allumé devant l'accès principal du rectorat. «Plusieurs dossiers des bourses des étudiants ainsi que des documents de comptabilité du budget de l'université avaient été détruits par les flammes», relate un fonctionnaire du rectorat. Les étudiants que nous avons interrogés, hier, ont tous condamné «tout acte de violence qui surviendrait à l'université qu'il vienne des agents de sécurité, des responsables de l'administration ou le saccage des bien publics appartenant à l'université». «Saccager le rectorat ou détruire les documents ne pénalise en définitive que les étudiants». Tous qualifient de «malheureux» le recours à la violence dans l'enceinte universitaire. Pour rappel, plusieurs centaines d'étudiants ont manifesté, avant-hier, leur colère en dénonçant, selon eux, «l'agression de leur camarade par le recteur et par un agent de sécurité». Dans une déclaration rendue publique hier, la coordination locale des étudiants (CLE) de Béjaïa dénonce ce qu'elle considère être comme une agression de leur camarade par le recteur et par un agent de sécurité. Cette coordination affiche ainsi sa pleine solidarité avec «l'étudiant agressé». L'étudiant en première année de droit accuse le recteur et un agent de sécurité de l'avoir agressé physiquement au moment des préparatifs d'une AG qui devait se dérouler entre étudiants du département de droit. Une accusation que le recteur, Djoudi Merabet, réfute catégoriquement. L'étudiant relate avoir porté plainte contre ses présumés agresseurs et dit avoir un certificat médical après avoir subi une consultation à l'hôpital. Le calme est revenu ainsi, hier, à l'université de Béjaïa mais la mobilisation ne faillit pas. La coordination des étudiants lance d'ailleurs un appel à une participation massive à la marche nationale prévue, le 12 avril prochain, à Alger pour réclamer de vraies réformes de l'université.