La Russie a célébré en grande pompe, hier, l'anniversaire du vol du 12 avril 1961 de Youri Gagarine, le premier cosmonaute de l'histoire. Le 12 avril 1961 à 9h07, heure de Moscou, par une phrase enjouée restée dans les esprits jusqu'à aujourd'hui, Youri Gagarine avait commencé son vol. «Et c'est parti !» avait-il lancé avant de décoller à bord d'un vaisseau Vostok, depuis le cosmodrome alors ultra-secret de Baïkonour, au Kazakhstan. Son vol autour de la Terre dura 108 minutes. «C'était un triomphe immense qu'un grand nombre de gens ressent toujours dans notre pays et à l'étranger», a déclaré M. Medvedev lors d'une cérémonie au Kremlin. Le Président a assuré que la conquête spatiale restait une «priorité» pour la Russie. Dans la soirée, un énorme feu d'artifice de 50 salves illuminait le ciel de Moscou pour marquer l'exploit réalisé par Gagarine, qui reste pour les Russes «la personnalité du XXe siècle la plus attrayante», selon les sondages. Gagarine est «un homme qui a changé le monde», a dit M. Poutine. Quelque 500 événements ont été organisés dans 72 pays pour célébrer cet anniversaire. Le géant américain Google a choisi le vol de Gagarine comme le logo du jour. Le quotidien populaire Komsomolskaïa Pravda y a consacré une édition spéciale, publiant notamment une lettre d'adieu écrite par Gagarine à sa famille au cas où il périrait durant le vol. Le voyage dans l'espace de Youri Gagarine est resté le symbole d'une victoire soviétique sur les Etats-Unis dans ce domaine. Quatre ans plus tôt, l'URSS avait déjà été le premier pays à envoyer un satellite dans l'espace, le célèbre Spoutnik. La Maison-Blanche a félicité la Russie pour la «réussite historique» du premier vol de Gagarine, considéré alors, en pleine guerre froide, comme un revers pour le programme spatial américain. Cinquante ans plus tard, la Russie est incontournable pour envoyer des hommes dans l'espace et est le leader mondial pour les lancements de satellites. La Russie va devenir, cette année, le seul pays à même de transporter des spationautes à l'ISS, la NASA mettant ses navettes à la retraite. «Comme il y a un demi-siècle, la Russie conserve sa position dominante dans l'exploration de l'espace», a affirmé le chef de l'agence spatiale. Mais l'industrie spatiale russe vit en grande partie sur ses acquis de l'époque soviétique. Après la chute de l'URSS, Moscou a été dans l'incapacité de financer ce secteur.