Le Comité Benchicou pour les libertés a tenu, hier, un rassemblement à la Maison de la presse afin d'exiger la libération de Mohamed Benchicou, directeur du journal Le Matin. Les organisateurs de ce « énième » sit-in, auquel ont pris part des personnalités politiques et de la société civile, mettent à profit le 57e anniversaire de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l'homme. « Libérer Mohamed Benchicou, arrêter les poursuites judiciaires contre les journalistes, abolir les dispositions du Code pénal incriminant les journalistes et respecter les droits de l'homme », sont les principales revendications qu'un membre du comité a lues à l'assistance. Premier à prendre la parole, Me Ali Yahia Abdenour a tenu à rappeler que le journaliste prisonnier est en passe de boucler les 3/4 de sa peine, soit 18 mois. « Quand on parle de Benchicou, on parle de liberté. Le directeur du Matin est en prison à cause de ses écrits. C'est parce qu'il a écrit un livre où il évoque le chef de l'Etat et le ministre de l'Intérieur qu'il est en prison. Le juge ne l'a pas condamné en fonction du droit, il a reçu des directives », a déclaré l'ancien président de la LADDH. Lui succédant, Abdelkrim Hassani fera un « saut » dans les maquis de la Révolution algérienne où, jeune officier de l'ALN, il avait côtoyé les « grands » de la lutte armée. « Nous étions grands parce que nous respections les droits de l'homme », dit-il, faisant le parallèle avec le déni de droit dont est victime Mohamed Benchicou. Quant à Abdelhak Brehri, du CCDR, il dira : « Souvenez-vous il y a deux ans, jour pour, à la place du 1er Mai, les forces de la répression nous on bastonnés, car nous avions osé manifester pour la promotion des droits de l'homme et la liberté d'expression. Les libertés s'effilochent, les journalistes sont traînés tous les mardis devant le tribunal. Les petites gens se suicident à cause de la misère alors que nos caisses regorgent de milliards de dollars. Mohamed Benchicou est une victime de la répression. » Après un témoignage de compassion lu par le journaliste Lazhari Labter, l'assistance a procédé à un lâcher de ballons portant l'effigie de Mohamed Benchicou.