L'absence de stratégie économique à moyen et long termes de la part des pouvoirs publics a été mise en relief par les participants à une table ronde consacrée hier par le forum El Moudjahid à «La stabilité politique et ses conséquences sur les anticipations des agents économiques». Pour l'économiste Abdelmalek Serrai, «les décisions urgentes en réponse aux revendications ne sont pas des réponses économiques adéquates», Il estime que «le pays a besoin de stabilité politique et de lois économiques pérennes qui donnent une lisibilité et un contour clair à la stratégie du pays et renvoie une image positive aux partenaires étrangers». De son côté, un représentant du Parti des travailleurs, présent à la conférence, a souligné que «la stabilité politique et économique doit être l'émanation d'un Etat de droit». Il estime qu'il faut mettre fin à «l'économie de bazar» en apportant des réponses adéquates aux préoccupations des citoyens et notamment à la question du chômage. A ce sujet, il remet en question les dispositifs de l'emploi mis en place actuellement, jugeant qu'il aurait été plus judicieux de consacrer «les 5, 5 millions de dollars ayant été nécessaires à ces dispositifs à une réelle politique de l'emploi, par le biais d'un tissu industriel étudié. Le président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME/PMI, Zaïm Bensaci, se dit favorable à «une vision économique globale de la part du gouvernement et à la mise en place d'une stratégie économique en concertation avec les représentants de la sphère politique, économique et sociale». Il faut, dit-il, «un débat et une concertation avant toute décision économique importante, pour éviter le recours par exemple à des LFC qui peuvent renvoyer une image négative du pays, notamment vis-à-vis des partenaires étrangers». M. Bensaci insiste par ailleurs sur le fait que l'économie nationale doit être abordée en tant qu'entité globale d'entreprises à préserver et à encourager et non plus comme une opposition entre secteur public et secteur privé. La représentante de l'association d'entreprenariat féminin, SEVE, prenant part à la table ronde, a également appelé à une concertation avec les forces économiques, notamment les représentants de l'entreprenariat privé national dont l'action peut être déterminante pour le développement économique du pays. Faisant un constat sur la situation de l'entreprise, elle juge que «la logique bureaucratique a pris en otage l'initiative économique». Elle estime nécessaire «un accompagnement des projets créés dans le cadre de l'Ansej pour générer une véritable dynamique économique et des créations d'emplois pérennes».