Le CCG et l'UE ont apporté hier leur soutien au CNT et déclarent «illégitime» le régime d'El Gueddafi. La France et l'Italie ont annoncé hier, après Londres, l'envoi en Libye d'un «petit nombre» de conseillers militaires, mais un déploiement de troupes occidentales restait exclu malgré un appel en ce sens de la ville assiégée de Misrata. «Comme le font les Anglais, il y a des éléments militaires qui sont avec notre représentant diplomatique auprès du CNT» à Benghazi, a déclaré le président français, Nicolas Sarkozy, après avoir reçu à Paris le président de l'organe de la rébellion contre Mouammar El Gueddafi, Moustapha Abdeljalil. Cette assistance n'a cependant «absolument rien à voir avec l'envoi des troupes» au sol, a insisté le chef d'Etat français. Rome a également annoncé hier l'envoi de dix instructeurs militaires à Benghazi, à l'instar de Londres mardi. «L'Italie et l'Angleterre s'accordent sur le fait qu'il faut entraîner les rebelles», a précisé le ministre italien de la Défense, Ignazio La Russa. Le président du Conseil national de transition a indiqué avoir invité M. Sarkozy à se rendre à Benghazi pour soutenir les insurgés libyens, et a promis d'établir dans son pays un «Etat démocratique». Il a demandé une «intensification» des frappes sur les forces de Mouammar El Gueddafi, notamment à Misrata, «où la situation est très grave». Dans le même temps, Navi Pillay, Haut- Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, a condamné hier à Genève l'utilisation de bombes à sous-munitions par le régime libyen à Misrata, évoquant «des crimes internationaux». Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, s'est toutefois déclaré «tout à fait hostile» à l'éventualité d'une intervention au sol et selon l'Elysée, le CNT «n'a pas du tout de revendications sur des troupes au sol.» Le processus vital engagé ? Le ministre libyen des Affaires étrangères, Abdelati Laabidi, avait déploré mardi l'envoi de conseillers militaires, affirmant sur la BBC qu'une telle initiative «prolongerait» le conflit. «Nous estimons que toute présence militaire représente un pas en arrière et sommes sûrs que si les bombardements (de la coalition) s'arrêtaient, avec un vrai cessez-le-feu, nous pourrions avoir un dialogue de tous les Libyens sur ce qu'ils veulent : démocratie, réformes politiques, Constitution, élections», a-t-il dit. La presse britannique s'est, pour sa part, largement fait l'écho hier des craintes de voir le Royaume-Uni pris dans un engrenage en Libye et de s'enliser dans un «nouveau Vietnam». Depuis leur réunion, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et l'Union européenne (UE) ont apporté leur soutien au Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion libyenne, au terme d'une réunion à Abou Dhabi. Dans un communiqué conjoint, le CCG et l'UE ont souligné hier que «le régime du colonel El Gueddafi a perdu sa légitimité» et apportent «leur soutien au CNT, un interlocuteur légitime qui représente les aspirations du peuple libyen». «Nous demeurons déterminés à rechercher une rapide transition de pouvoir en Libye», a déclaré pour sa part la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, lors d'une conférence de presse commune avec le ministre émirati des Affaires étrangères, Cheikh Abdallah Ben Zayed Al Nahyane.