Les rebelles libyens ont enregistré quelques progrès dans les combats qui les opposent aux forces de Kadhafi pour le contrôle du principal carrefour de Misrata, a dit hier un porte-parole des rebelles. Les forces loyales à Mouammar Kadhafi ont bombardé plusieurs quartiers de la ville côtière mardi mais le pilonnage s'est interrompu hier, a dit le porte-parole. «Les combats se poursuivent dans la rue de Tripoli», a-t-il dit par téléphone. Cette rue est l'artère principale de la ville et relie le centre de la troisième cité du pays aux faubourgs sud. Les rebelles «contrôlent désormais la moitié de la rue. L'autre moitié est contrôlée par les soldats de Kadhafi et les tireurs embusqués», a-t-il précisé. Les rebelles ont revendiqué une progression de leurs positions sur le terrain sans que ces affirmations puissent être confirmées de manière indépendante. La zone portuaire, point de transit pour l'acheminement de la nourriture et de l'aide médicale aux civils, était calme hier et les bateaux pouvaient accoster normalement. Les rebelles qui contrôlent la ville de Misrata ont demandé pour la première fois l'intervention de troupes occidentales au sol pour les secourir. Nouri Abdallah Abdoullati, l'un des chefs insurgés dans cette ville, a indiqué que les rebelles demandaient l'envoi de soldats français et britanniques sur la base de principes «humanitaires». «Auparavant, nous demandions qu'il n'y ait aucune interférence étrangère, mais c'était avant que Kadhafi utilise des roquettes Grad et des avions. Désormais, il s'agit d'une situation de vie ou de mort», a-t-il déclaré. La France s'est engagée hier à intensifier les frappes en Libye, à la demande des représentants du Conseil national de transition (CNT) libyen venus rencontrer à Paris le président Nicolas Sarkozy, a indiqué une source proche de l'Elysée. Le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, a expliqué être venu demander à la France d'«intensifier le soutien accordé à la révolution libyenne», à sa sortie de l'Elysée. «Nous allons vous aider», a répondu Nicolas Sarkozy, selon une source élyséenne. Le chef de l'Etat français s'est engagé à «intensifier les frappes et à répondre à cette demande du CNT», a précisé la même source. Sarkozy a également été invité par le CNT à se rendre en visite à Benghazi, fief de l'opposition libyenne. Il a «pris note» de cette invitation, selon l'Elysée. «Le soutien nous a été promis», s'est félicité M. Abdeljalil, à l'issue de l'entretien. Le représentant libyen doit également rencontrer le Premier ministre François Fillon. Après Londres qui a promis hier d'envoyer des «conseillers militaires» auprès de la résistance libyenne, puis Paris qui a promis des «officiers de liaison», c'est au tour de Rome d'annoncer le renfort de ses «instructeurs militaires». Il s'agit d'aider le Conseil national de transition dans sa résistance aux attaques de l'armée pro-Kadhafi. Mais pour les trois pays, pas question d'envoyer des troupes pour combattre, comme le demandent les rebelles de Misrata. Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé avoir conduit plus de 800 sorties aériennes en Libye depuis la prise en main des opérations par l'Otan le 1er avril, «dont plus de 150 étaient des missions de suppression des défenses anti-aériennes ennemies», a déclaré un porte-parole du Pentagone, le capitaine de vaisseau Darryn James dans un communiqué. Mais les Etats-Unis ont toutefois conduit quelques frappes depuis le 1er avril : selon le Pentagone, au total huit frappes ont été menées par des avions américains en avril. Huit sur huit cent. Depuis que l'Otan a pris en main les opérations, les avions alliés ont effectué 2877 sorties, dont 1199 ont concerné des missions de bombardements.