.Les grands projets de partenariats entre les deux pays permettraient la création à court terme de pas moins de 20.000 postes d'emploi La visite de Raffarin se solde par une avancée importante des négociations sur Total, Renault et Lafarge… Benachour Med Au-delà des salamalecs et des marivaudages diplomatiques, les négociateurs algériens et leurs homologues français sont arrivés à avancer sur plusieurs projets, qui étaient restés en suspens depuis belle lurette.Vivement donc le 30 mai prochain, la date des derniers rounds de négociations entre l'équipe de Raffarin et le gouvernement algérien pour la touche finale. L'émissaire du président Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Raffarin, baptisé pour l'occasion «Monsieur Algérie», a réussi à faire avancer les dossiers sur lesquels ont pataugé ses prédécesseurs, en les menant sur un terrain…pragmatique. En effet, les partenariats dans les différents domaines d'activité sont désormais «bien avancés» et permettraient la création de plus de 20.000 emplois, ont affirmé hier le ministre de l'Industrie Mohamed Benmeradi et l'envoyé spécial français Jean-Pierre Raffarin. «Les discussions autour des projets de partenariat algéro-français relevant des secteurs comme l'énergie, l'automobile, les matériaux de construction et l'industrie pharmaceutique, avancent bien et beaucoup de difficultés ont été levées», ont-ils souligné, lors d'un point de presse commun à l'issue d'une séance de travail regroupant des opérateurs économiques des deux pays. «L'aboutissement de ces discussions permettrait la création de plus de 20.000 emplois directs et indirects», ont-ils expliqué. «Il s'agit, ont-t-il dit d'un travail économique et social». Dans les dossiers de Renault, Total et Lafarge, les deux parties ont avancé et sont à «mi-chemin» d'accords, a annoncé Jean-Pierre Raffarin. Selon « Monsieur Algérie», « un certain nombre de difficultés ont été levées, d'autres sont toujours en cours de discussion ». Il s'est dit « confiant » de voir aboutir les dossiers Total, Lafarge et Renault dans les prochains mois. Dans la matinée, le projet de l'usine de vapocraquage d'éthane dans la zone industrielle d'Arzew, entre le groupe pétrolier français Total et le groupe Sonatrach, a concentré les discussions des deux parties. Pour le projet pétrochimique de Total avec la Sonatrach, il y a eu la participation dans la matinée du ministre de l'Energie Youcef Yousfi, a-t-il indiqué. Il s'agit «d'une véritable filière de pétrochimie et de l'éthylène, il y a là de grands projets stratégiques». Ce projet, d'un montant de 5 milliards d'euros, «ne pouvait pas se décider au cours d'une seule réunion», a rappelé Mohamed Benmeradi. L'autre projet de l'implantation en Algérie d'une deuxième usine de fabrication de médicaments du laboratoire français Sanofi-Aventis a été aussi au menu des négociations. Les deux parties ont également discuté du projet de renforcement de la présence en Algérie du cimentier Lafarge, qui veut porter sa production de ciment en Algérie à 2 millions de tonnes/an. Pour sa part, le ministre algérien de l'Industrie avait évoqué un accord entre le groupe agroalimentaire Bretagne International et l'Institut technique des élevages (ITE), pour le développement de la filière laitière en Algérie. Enfin, le ministre avait également parlé du projet du constructeur français Renault pour l'installation en Algérie d'une usine de fabrication de véhicules, ainsi que le partenariat entre Alstom et Ferrovial pour la construction d'une unité de fabrication de rames de tramways à Annaba. L'ancien Premier ministre français a, en outre, précisé que tous les dossiers de coopération évoqués lors de cette mission seront, une nouvelle fois, évalués à l'occasion d'une autre mission prévue les 30 et 31 mai prochain et qui aboutira sur une rencontre algéro-française de PME. ‘'L'échéance de mai ne peut être qu'une échéance d'étape (…) je pense que les discussions que nous avons eues doivent nous permettre de prolonger les différents projets au delà de l'échéance de mai et même au-delà de juillet car l'accord cadre se termine en juillet'', a-t-il ajouté. Le comité ad hoc a fait un travail exceptionnel Concernant les résultats obtenus par la mise en place d'un comité ad hoc algéro-français pour booster les relations économiques des deux pays, Mohamed Benmeradi a estimé que ce mécanisme qu'il préside lui-même au côté de JP Raffarin a permis notamment de «mettre la pression sur les administrations et les entreprises des deux pays pour faire avancer l'examen des dossiers relatifs aux projets de partenariat». Nous avons mis à profit ces trois derniers mois pour affiner nos propositions». «Nous avons une liste de 10 dossiers. Il y a beaucoup de dossiers qui ont avancé comme ceux d'Aventis, de Cristal Union (usine de sucre), ou la filière lait. Nous avons beaucoup de dossiers qui sont aujourd'hui sur le terrain et les accords ont été conclus», a-t-il ajouté, relevant cependant que «nous avons certains dossiers sur lesquels nous avons des difficultés conjoncturelles et sur lesquels nous travaillons». «Mais fondamentalement, les grands projets comme le métro d'Alger avancent. Il y avait un contentieux entre les deux parties et nous avions convenu d'une médiation qui est d'ailleurs en place», a souligné M. Benmeradi, selon lequel «la partie algérienne a payé une partie des factures qui était en instance et le travail des médiateurs a commencé». «Le 28 février le travail de médiation sera terminé et présenté. Je pense que les dossiers avancent le plus normalement du monde», a-t-il affirmé. Pour le ciment, les projets du français Lafarge sont en train d'être discutés et un atelier regroupe en ce moment des représentants de ce groupe et ceux du groupe public algérien du ciment (GICA). Le ministre algérien a en outre indiqué avoir relevé «un excellent climat», précisant que des ateliers se déroulent toujours entre opérateurs algériens et français. Selon lui, « de bonnes perspectives s'offrent à nous pour pouvoir aboutir à des projets très importants et présentant des avantages pour nos partenaires». Jean-Pierre Raffarin devait être reçu par le président Abdelaziz Bouteflika avant d'avoir, dans la soirée, une séance de travail suivie d'un dîner avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia.