Si sous d'autres cieux rivières et cours d'eaux sont protégés et font l'objet d'une attention particulière de la part des autorités et associations de protection de l'environnement, l'oued de Béchar, qui s'étend sur 13 km jadis apprécié pour ses eaux de baignade retenues par des digues et avec ses petites barques de plaisance, est devenu aujourd'hui un lieu repoussant et une source potentielle d'insalubrité. Unanimement, la population de Béchar ne cesse depuis plusieurs années de dénoncer et de diriger ses accusations à l'encontre des services concernés à cause de la négligence et de la dégradation du lieu. Quotidiennement, les milliers de passants, qui empruntent les ponts pour la traversée, braquent leurs regards désapprobateurs vers la profondeur du lit de la rivière asséchée, découvrant à la fois stupéfiants et impuissants un véritable dépotoir, vecteur de maladies. Il faut dire aussi que d'énormes quantités d'ordures ménagères sont déversées chaque jour sur les berges de l'oued par incivisme. Plus grave encore, par endroits, des jets d'eaux usées jaillissent des bouches d'égouts défectueuses enfouies dans les entrailles du lit de l'oued. « L'existence des canalisations d'assainissement traversant le lit de la rivière est une aberration à l'origine de cette situation », soulignent les habitants de la wilaya. L'environnement est affecté par la pollution qui touche en premier lieu les riverains installés en bordure de la rivière constamment incommodés par des odeurs nauséabondes ainsi que par des piqûres de moustiques au su et vu des autorités locales. « C'est une catastrophe environnementale et sanitaire à ciel ouvert qui se produit devant nos yeux et source de tous genres d'épidémies », s'exclament en colère haut et fort les riverains impuissants à faire quoi que ce soit face au calvaire. Pour certains, il faut d'abord commencer par neutraliser les eaux usées qui débordent des canalisations et qui s'éparpillent sur toute l'étendue de la surface de la rivière. Par contre, les plus avisés s'interrogent sur la portée des recommandations des séminaires organisés chaque année par les services du ministère de la Santé, portant sur la sensibilisation et la prévention des MTH. Or, les riverains de l'oued continuent à être exposés en permanence au danger des maladies. Comment peut-on, s'interrogent-ils, concilier les recommandations des séminaires en matière de prévention des MTH et l'existence de foyers propagateurs d'épidémies ? Leur salut pour le moment réside dans la prière pour solliciter la clémence du ciel, car les fortes crues hypothétiques sont seules à même de balayer pour un laps de temps les émanations fétides et éloigner provisoirement les risques de contaminations qui pèsent sur eux.