Les recommandations adoptées à la fin du séminaire, convergeant vers une nouvelle conception des établissements pénitentiaires, permettent l'équilibre entre la sécurité et l'humanisation. Les travaux du séminaire international sur l'architecture carcérale, organisé par le ministère de la Justice et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), ont pris fin hier à Alger, par l'adoption de plusieurs recommandations. En matière de conception de l'espace carcéral, les experts nationaux et internationaux ont mis l'accent sur, d'abord, la question de l'humanisation de l'espace carcéral, seul garant d'une vraie réinsertion, mais aussi sur la sécurité des équipements pénitentiaires afin de protéger, d'une part, la société et, d'autre part, les co-détenus. Ils ont également abordé l'aspect lié à l'architecture des futures établissements pénitentiaires, à l'économie de ces infrastructures et leur gestion rationnelle. De ce fait, ils ont recommandé aux pouvoirs publics de rendre systématiques les concours d'architecture, tout en assurant l'égalité dans l'accès à l'information pour tous les concurrents ; d'établir un cahier de charges le plus explicite possible en tenant compte de l'architecture comme expression implicite du projet social d'exécution de la peine permettant une meilleure réinsertion ; de la définition de la programmation qualitative et quantitative des différents espaces et entités du futur espace carcéral ; d'une capacité gérable estimée entre 400 à 500 détenus (et moins lorsqu'il est situé en zone urbaine), permettant la séparation entre les catégories de détenus, mais aussi offrir la possibilité aux détenus qui le souhaitent d'être en régime individuel en cellule. Les experts ont, par ailleurs, exhorté les pouvoirs publics à veiller à l'équilibre entre la légitime sécurité exigée par la société et les conditions de détention humaines, de garantir la pérennité des structures et des équipements en privilégiant des choix architecturaux et techniques adaptés, aidant à la réduction des frais d'entretien et de maintenance, de promouvoir les facteurs esthétiques sans ostentation de manière à favoriser le respect des structures carcérales par les différents personnels pénitentiaires et les détenus, dans le souci d'offrir un cadre de vie décent. Lors des travaux de l'atelier consacrés aux nouvelles technologies de l'espace carcéral, les experts ont proposé la mise en place d'un comité pluridisciplinaire chargé de la définition et du mode de prise en charge pour chacune des différentes catégories de détenus. Il est question, ont -ils expliqué, d'élaborer les programmes techniques sécuritaires et fonctionnels, des règles sanitaires et d'hygiène, de la création d'espace de rééducation et de réinsertion. Il est également recommandé la classification des établissements en fonction de la catégorie des détenus, de leur profil, de la capacité d'accueil et des moyens de gestion et de fonctionnement. En outre, ils ont mis l'accent sur la prise en considération des nouvelles technologies en matière de sécurité, de modernisation, de fonctionnement et de conditions de détention, tout en veillant à une normalisation des différentes techniques afin de rationaliser les dépenses et optimiser la gestion de ces installations et équipements. Ces recommandations devront servir de plan d'actions aux pouvoirs publics dans la stratégie de réforme de l'administration pénitentiaire.