Ces dernières années, l'orge a détrôné les blés parce que destiné essentiellement à l'alimentation animale; il est plus facilement commercialisable sur le marché parallèle. La fenaison, prélude de la campagne moisson-battage, a débuté. Et, contrairement à ce que l'on pourrait penser, elle n'a pas été entamée sur les zones touchées par le stress hydrique mais bien sur les parcelles semées en fourrages, soit 3200 ha consacrés à l'avoine. En effet, sur la plaine céréalière de la M'léta, soit les communes de Tamzoura, Oued Sebbah et Aïn El Arba, près de 200 ha, semés en orge, sont menacés par les effets de la sécheresse. Le déficit hydrique est apparu consécutivement aux mois de février et mars avec, respectivement, 37 et 20 mm de pluviométrie enregistrée contre 57 et 66 l'année passée. Du côté de la DSA, on évite de verser dans l'alarmisme en tablant sur l'éventualité qu'il pleuve d'ici la fin du mois. Au-delà de cette échéance, le sinistre pourra être quantifié et la campagne fourragère touchera alors également les zones concernées par le sinistre dans la mesure où, dans ce cas, les plants d'orge seront reconvertis en fourrage. La botte d'avoine est actuellement cédée à pas moins de 700 DA, ce qui constitue un très bon prix pour les agriculteurs. Par ailleurs, la demande des éleveurs est élevée d'autant que, sur les autres plaines céréalières du pays, le sinistre est autrement plus important qu'à Témouchent selon ce que rapportent les acheteurs en provenance de ces zones. Redoubler de vigilance Si les prix se maintiennent, les céréaliers sinistrés auront ainsi beaucoup moins à perdre que prévu. Concernant la moisson-battage, sur la M'léta, une zone céréalière par excellence, elle sera amorcée durant la première décade de mai comme habituellement parce qu'elle est précoce. Sur les piémonts, une zone plutôt tardive et mieux arrosée, la campagne commencera en juin. Pour ce qui est des 96 800 ha emblavés, l'on note que 52 000 l'ont été en orge. La comparaison des deux nombres révèle une baisse de la superficie consacrée à l'orge. En effet, celle-ci en occupait une bien plus grande auparavant, soit plus de 62000 ha en 2008 et 2009. A cet égard, il y a lieu de rappeler que, ces dernières années, l'orge a détrôné les blés parce que destiné essentiellement à l'alimentation animale; il est plus facilement commercialisable sur le marché parallèle. De fait, les blés, destinés uniquement à la consommation humaine, avaient perdu, au sens propre du mot, du terrain. Actuellement, la tendance est train de s'inverser depuis que les CCLS accordent 3500 à 4500 DA le quintal de blé et seulement 2500 DA pour l'orge dont le prix sur le marché informel ne dépassait pas l'année passée 1500 DA le quintal. A cet égard, les CCLS avaient dû redoubler de vigilance pour ne pas se faire livrer l'orge disponible sur le marché informel. Qu'en sera-t-il cette année?