«Ma fille a été emmenée en France avec la complicité de la police». Alors qu'il venait d'obtenir une ordonnance de droit de visite provisoire, Kamel Garidi a été surpris de découvrir que sa fille, Zineb Yara, avait quitté le territoire national en compagnie de sa mère, avec comme seul document, un laissez-passer délivré par le consulat de France à Alger. En fait, tout remonte à septembre 2008, lorsque le couple Garidi, dont le papa a une double nationalité et la mère est résidente (en France) décide de rentrer en Algérie pour engager une procédure de divorce. La petite Yara n'avait que quelques semaines et était portée sur le passeport de son père. Muni de son ordonnance de droit de visite provisoire, il se rend chez sa belle-famille mais il ne trouve ni la mère ni l'enfant. La belle-mère lui explique que les deux étaient parties à l'étranger. Croyant à un subterfuge pour l'empêcher de voir sa fille, il retourne se plaindre au juge, qui saisit les services de la police des frontières, qui lui confirment que la mère a quitté le territoire national, mais sans la fille. Sur ordre du juge, le père retourne en compagnie des gendarmes pour voir la petite Yara au domicile de la belle-mère. Celle-ci réaffirme les propos tenus lors des premières visites, mais les gendarmes ne la croient pas. Elle exhibe alors un document qui les laisse sans voix : un laisser-passer délivré par le consulat de France à Alger, portant la photo de l'enfant et un cachet de sortie de la police des frontières, daté du 27 novembre 2008. Le père n'en revient pas. Sur quelle base le consulat a-t-il délivré un tel document, sachant, et selon la représentation consulaire, qu'il faut un livret de famille et un passeport de la petite pour l'obtention d'un laissez-passer type 3 ? Plus grave, étant donné que ce laissez-passer ne peut constituer un document de voyage, comme cela nous a été expliqué auprès des services de police, comment se fait-il que la petite Yara ait pu quitter le pays avec sa mère ? Des interrogations qui n'ont à ce jour pas trouvé de réponse. Ce qui a poussé le père à déposer plainte auprès du tribunal de Chéraga, mais aussi à réclamer une enquête au niveau de la police pour situer les responsabilités, à travers une lettre adressée au directeur général de la Sûreté nationale. Pour lui, sa fille a «été emmenée en France illégalement avec la complicité de la police des frontières…»