Le juge du tribunal d'Azazga, qui a eu à traiter, le 14 mars dernier, l'affaire dite Achour Abderrahmane et les quatre fonctionnaires de la police poursuivis pour corruption et abus d'influence a rendu hier son verdict, prononçant ainsi des peines allant de 2 à 12 ans de prison ferme à l'encontre des cinq mis en cause. L'ex-chef de la Police judiciaire de la wilaya d'Alger, Zayane Messaoud, et son collègue au même service, l'officier Oussadit Yacine, qui sont les principaux accusés dans cette affaire, ont été finalement condamnés à 12 ans de prison ferme assortis de 1 million de dinars d'amende et la saisie de tous leurs biens acquis dans le cadre de cette affaire de corruption liée à l'affaire de détournement de 3 200 milliards de centimes par Achour Abderrahmane. Ce dernier, qui purge déjà la peine de 18 ans de prison ferme, a été condamné à une peine de 7 ans de prison ferme assortie de la même amende de 1 million de dinars, alors que les deux autres complices, à savoir Zemouri Djamel et Slimani Nadir ont été condamnés à 2 ans de prison ferme. Pour rappel, à l'issue du procès qui a duré, le 14 mars dernier, jusqu'à 1 heure du matin au tribunal d'Azazga, le procureur de la République qui s'était montré loin d'être convaincu par les versions, tantôt contradictoires et tantôt incohérentes, des mis en cause qui défilaient à la barre, a requis à l'encontre des deux principaux accusés, Zayane Messaoud et Oussadit Yacine, une peine 20 ans de prison ferme assortie d'une amende de 1 million DA et de la saisie des biens acquis dans le cadre de cette affaire, et une peine de 10 ans de prison assortie de la même amende à l'encontre des trois autres accusés. Le représentant du parquet a longuement insisté, avant de prononcer son réquisitoire, sur la gravité de ces faits de corruption lourdement sanctionnés par la loi portant lutte contre la corruption notamment lorsqu'il s'agit de cadres de l'Etat. Il est à rappeler, que l'affaire remonte à 2004 lorsque les fonctionnaires de la police, poursuivis, ont acquis des biens importants dont une villa, un appartement, des locaux et un véhicule de luxe tout juste au lendemain du classement de l'enquête que devaient ouvrir les services de la Police judiciaire dirigés par Zayane Messaoud au sujet de l'affaire du détournement des 3 200 milliards par Achour Abderrahmane.