Les contraintes liées à la réglementation ne doivent plus peser dans la gestion des projets publics en général et dans le domaine hydraulique en particulier. C'est du moins ce qu'estime le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. «La lutte contre la corruption ne doit pas signifier que l'on doive lever le frein sec. Oui à la transparence, mais non à l'immobilisme», a ainsi plaidé le ministre au cours d'une réunion d'évaluation avec les cadres de son secteur tenue hier au siège du ministère. «Les amendements apportés au code des marchés publics, dont l'assouplissement du procédé de passage de contrat de gré à gré» sont, selon M. Sellal, des mesures salutaires pour l'avancement des nombreux programmes publics engagés. De même, le projet de loi de dépénalisation de l'acte de gestion, tant attendu par les cadres algériens, a ainsi été finalisé. «Ce projet de loi sera étudié au cours du prochain Conseil des ministres», assure M. Sellal, de même que la création et l'installation de deux commissions chargées des travaux et des commandes publiques qui officieront de façon permanente. «Toutes ces mesures signifient un gain de temps plus qu'inestimable dans le traitement des dossiers et la prise de décision», juge-t-il. Car il devient impératif, souligne M. Sellal, d'avoir recours au gré à gré lorsque les appels d'offres s'avèrent infructueux, et ce, tout particulièrement pour ce qui est des projets prioritaires inscrits dans divers programmes, étant donné l'urgence de les mener à terme au plus vite. «Un projet d'exploitation de phosphate à Oued Mellag, à Tebessa, était en souffrance. Cosider a ainsi, au vu de la situation, soumissionné par le biais du gré à gré», cite, pour l'exemple, M. Sellal. «Pour l'émergence des compétences locales» Le ministre a, par ailleurs, mis en garde les cadres de son département : la priorité absolue doit être accordée au «made in Algeria» que ce soit en termes de matériaux ou de compétences : «Il est impératif de freiner les importations. Pour ce faire, il faut privilégier les matériaux de production nationale qui sont de très bonne qualité.» «De même, nous nous devons, tant que faire se peut, de limiter le recours à des cabinets d'études étrangers afin de favoriser l'émergence des capacités locales et apprendre à dépendre de nos compétences», poursuit-il. Aussi, les directeurs sont exhortés à la création de tels bureaux d'études au sein de toutes les unités et établissements hydrauliques. Cette préférence nationale a été appliquée à la Société des eaux et de l'assainissement de Annaba et Tarf (Seata). Le contrat avec la partie allemande ayant été résilié, c'est un cadre algérien qui assure l'intérim à la tête de la société. «Je ne voulais pas aller vers un nouvel appel d'offres. Il est préférable d'améliorer les capacités nationales», explique le ministre.