Hier, quelque 400 habitants de la commune de Lioua, dépendante de la daïra de Ourlal, située à 50 km au sud-ouest du chef-lieu, se sont rassemblés devant le siège de l'APC, avant l'ouverture des bureaux, afin de bloquer toute activité jusqu'à satisfaction de leur seule et unique revendication: la destitution du P/ APC. «Une revendication non négociable», précisent-ils dans un communiqué, diffusé la veille, et auquel les représentations locales des organisations de masse (anciens moudjahidine, fils de moudjahidine et enfants de chouhada) apportent leurs onctions totales. L'édile de cette commune, dont c'est le 4e mandat à la tête de cette commune, est accusé par les protestataires de «mauvaise gestion des affaires publiques, propos diffamatoires à l'encontre des enfants de martyrs, dilapidation des terres de la commune, clientélisme outrancier et enrichissement personnel». Dans la matinée, le chef de daïra s'est déplacé vers Lioua pour tenter de calmer les esprits survoltés et demander à la foule de lever le siège de la mairie en attendant le résultat des commissions d'inspection et de contrôle, dépêchées par les services compétents, mais les protestataires sont restés réfractaires à toutes initiatives de conciliation. «Nous ne bougerons pas d'ici tant que cette personne sera aux commandes de notre commune. Nous avons saisi la wilaya et la justice à plusieurs reprises mais rien n'a été fait pour mettre un terme aux activités de ce responsable qui délaisse les préoccupations des habitants pour s'occuper de choses personnelles. Nous savons bien que l'Etat initie des projets partout, et partout les régions avancent sauf dans ce coin. Nous avons le droit de demander des comptes à l'APC qui n'est pas le bien d'un seul individu mais de tous les habitants de la municipalité», argumente l'un d'entre eux. «Ce conflit qui éclate au grand jour aujourd'hui entre le maire de Lioua et nous, couve depuis des mois. Nous sommes déterminés cette fois-ci», lance un autre habitant de Lioua qui se dit, à l'instar de ses concitoyens, «fort mécontent des agissements du maire et du rythme, pratiquement inexistant, de la réalisation des projets dans cette commune des Ziban».