La 47e édition de la Coupe d'Algérie mettra aux prises deux spécialistes de l'épreuve populaire. En effet, à eux deux, ils totalisent dix finales. La JS Kabylie a disputé huit finales. Elle s'est imposée quatre fois – en 1977 face au NAHD, en 1986 contre Collo, en 1992 devant l'ASO et en 1994 contre l'ASAM – et s'est inclinée aussi quatre fois : en 1979 contre le NAHD, en 1991 devant l'USMBA, et en 1999 et 2004 face à l'USM Alger. Dimanche, les Canaris livreront leur 9e finale contre l'USMH qui a joué et gagné deux finales – en 1974 contre le WAT et en 1987 face à la JSBM. La finale de dimanche est d'abord une opposition entre deux philosophies, deux politiques et un match des extrêmes en matière de budget. Depuis son accession en nationale Une (1969-1970), la JSK s'est résolument inscrite dans le registre des clubs qui privilégient le recrutement de joueurs à la valeur avérée sous d'autres cieux. L'USMH a toujours œuvré dans la direction opposée, c'est-à-dire en faisant confiance aux jeunes et aux produits de sa formation. En matière de moyens (financiers et autres), les deux clubs n'évoluent pas sur la même échelle. L'un (JSK) est très bien nanti par rapport à l'autre (USMH). Ce qui explique en partie leurs palmarès respectifs. Sur ce plan, il n'y a pas photo. El Harrach a beaucoup de mérite d'exister et de se maintenir à ce niveau. C'est sa philosophie, justement, résolument tournée vers la formation et la promotion des jeunes issus de ces petites catégories, qui lui permet de pérenniser sa présence au sein de l'élite du football algérien. Contrairement à l'USMH, la JSK mise beaucoup sur l'apport extérieur en raison, sûrement, de ses ambitions nationales et continentales. Gagner des titres a toujours été la devise de la JSK. Une année sans consécration est assimilée à un échec du côté de Tizi Ouzou. C'est une (énorme) pression qui épargne El Harrach. Avec son honorable palmarès (un titre de champion et deux coupes d'Algérie), l'USMH reste loin derrière la JSK qui truste les titres. Tout cela ne comptera pas dimanche au coup d'envoi de la 47e finale de la Coupe d'Algérie. Sur le papier, les forces sont équilibrées. Chaque camp a ses atouts. La JSK misera sur le capital expérience de sa composante. L'USMH tablera sur la qualité de ses joueurs et leur soif de reconnaissance. La finale promet beaucoup. Le danger serait que l'enjeu prenne le pas sur le jeu.