Béjaïa aura vécu jeudi dernier son pic de mouvements sociaux. Au deuxième jour de la grève du syndicat local de l'éducation SETE-UGTA, suivie dans le primaire et le moyen, c'est au tour des communaux de répondre massivement à l'appel du SNAPAP. Une journée de protestation marquée par une marche qui a pris son départ de l'esplanade de la Maison de la Culture pour s'achever devant le siège de la wilaya. A en lire les banderoles exhibées, les 52 communes de la wilaya, en plus de manifester visiblement leur adhésion à la contestation, ont consacré les principaux mots d'ordre du mouvement, tous axés sur une reconsidération de leurs salaires. Une prise de parole est improvisée devant des centaines de manifestants sous un soleil tapant. M. Ali Yahia, secrétaire national du secteur des communes au SNAPAP, relève «des contradictions» dans la politique des salaires en cours, «alors que le SNMG est déclaré à 10 000 DA, des employés sont encore rémunérés au préemploi». M. Nourredine Kerkour, S/G des communaux au niveau de l'union de wilaya du SNAPAP, mettra d'avantage de l'écart dans les discriminations salariales, en évoquant les salaires qui franchissent les 120 millions de centimes. Les deux syndicalistes réclament la promulgation sans délais du statut «mis en veilleuse depuis trois ans». Une autre marche a eu lieu sur le parcours opposé. Elle a rassemblé des centaines d'enfants de chouhadas originaires de Béjaia et des wilayas limitrophes. Partie du siège de l'ONEC, avant de se terminer devant la Maison de la Culture, la procession observera une halte devant le siège de la wilaya où les responsables locaux de l'organisation ont déposé une lettre reprenant l'essentiel de leurs revendications, à savoir l'application de la loi 99-07 du 5 avril 1999 relative au moudjahid et au chahid et adoptée par les deux chambres parlementaires, l'application de la disposition de la loi de finances 2011 donnant droit à la licence d'importation de véhicules et l'octroi d'un quota de logements sociaux à hauteur de 20 %. A noter également le sit in que devait tenir le comité local pour la défense de droits des chômeurs devant la cour de justice de Béjaïa, pour apporter son soutien à Dalila Touat, la jeune chômeuse poursuivie par la cour de Mostaganem.