Le secteur de l'éducation de la wilaya de Béjaïa a été paralysé, hier, par un mouvement de grève générale de deux jours conséquemment à l'appel au débrayage lancé par le Conseil de wilaya du Sete (Ugta). La grève sera appuyée aujourd'hui à 11h par un rassemblement des travailleurs dudit secteur devant le siège de la wilaya. Selon le secrétaire général de la wilaya du Sete, M. Bekhouche Malek, le taux de suivi du mouvement de grève dépasse les 82% dans les trois paliers de la wilaya. “Malgré les méthodes sournoises de l'administration, il n'en demeure pas moins que les travailleurs ont massivement répondu à notre appel même dans des établissements où nous n'avons pas de section syndicale”, nous déclare en substance M. Benmouhoub, membre du bureau. Le recours à deux journées de protestation a été décidé à l'issue du dernier conseil de wilaya du Sete tenu le 15 de ce mois. “L'augmentation des salaires pour l'ensemble des travailleurs sans exclusif, l'ouverture des postes budgétaires, l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90-11 et le règlement effectif des problèmes de wilaya” sont des revendications socioprofessionnelles mises en avant par le Sete. Dans sa déclaration-appel à la grève, le Sete a brossé un tableau noir de la situation qui prévaut dans ce secteur. “La rentrée sociale et scolaire est l'une des plus catastrophiques qu'a connue ce secteur”, signale la déclaration du Sete qui précise, avec chiffre à l'appui, “la carence de 1 400 postes et la surcharge des classes”. En outre, les rédacteurs du document soutiennent que “la réforme du système éducatif telle qu'initiée par les pouvoirs publics est vouée à l'échec”, du fait qu'il n'a été tenu compte de l'augmentation des salaires, de l'octroi de logements sociaux, de la promulgation du statut de l'éducation avec l'intégration des corps communs…” Par ailleurs, la coordination du syndicat Unpef de Béjaïa, qui regroupe en son sein les corps communs et ouvriers professionnels vient, elle aussi, de monter au créneau à l'issue de son conseil de wilaya, du 23 de ce mois, en lançant un appel à une grève de deux jours les 4 et 5 décembre, ponctuée également d'un rassemblement devant l'académie pour des revendications socio-professionnelles. C'est dire le malaise qui ronge le secteur de la région. L. OUBIRA