La situation réelle de l'enseignement de la langue arabe est qualifiée, selon bon nombre d'intervenants, de catastrophique, par la faute de schémas politiques prisonniers de connotations idéologiques, décalées des réalités sociopolitiques et des enjeux de l'heure. Les travaux du colloque national sur la didactique des sciences de la langue arabe, qui s'étaleront sur deux journées, ont débuté, hier, à l'école normale supérieure de Constantine. L'importance et la complexité de la thématique assignées à ce colloque ont fait que les organisateurs ont d'emblée opté, dans un souci de rigueur méthodologique, pour une subdivision des communications en quatre volets complémentaires. Ceci afin d'aboutir à des recommandations cohérentes et rationnelles par rapport à la situation réelle de l'enseignement de la langue arabe, qualifiée, selon bon nombre d'intervenants, de catastrophique, par la faute de schémas politiques prisonniers de connotations idéologiques décalées des réalités sociopolitiques et des enjeux de l'heure. La première séance a donc été consacrée à la didactique de la langue arabe entre anciens et modernes. Une étude comparative du travail de l'illustre Ibn Khaldoun et de la pensée des modernistes a été, à ce titre, présentée par le Pr. Salima Bounaidja-Rachedi de l'université de Annaba. Abdessemed Lamiche de l'université de M'sila s'est attelé, de son côté, à donner un aperçu sur la didactique des concepts phoniques entre patrimoine et orthophonie moderne. Les techniques éducatives d'amélioration de l'enseignement délaissées Le second volet du colloque s'est intéressé au rôle des théories linguistiques dans la didactique de la langue arabe. A ce chapitre, le Pr. Sidi-Mohamed Khitri, de l'université de Tlemcen, a développé une approche à la lumière de l'analyse des erreurs, ceci avant de passer le relais au Pr. Sara Guergour, de l'université Mentouri de Constantine, qui a présenté une communication sur la science du texte et son impact sur la didactique des textes. La pédagogie de l'enseignement des sciences de la langue arabe, troisième volet du colloque, a vu la présentation de cinq communications, dont celle du Pr. Adel El Frijat, de l'université de Damas (Syrie), qui a donné un aperçu sur l'expérience de l'enseignement de la langue arabe à des étudiants non spécialisés, à l'université syrienne. Encore plus remarquée, la communication du Pr. Chouki Hamadi, de l'université d'El Oued, qui a démontré le rôle important des techniques éducatives dans l'amélioration de l'enseignement des sciences de la langue arabe, aujourd'hui complètement délaissées, n'ayant pas manqué de susciter l'intérêt des nombreux étudiants et enseignants présents. Cet intérêt a été exprimé à travers les deux séances de débat qui ont vu «fuser» une multitude de questions, mais aussi d'appréciations critiques, aussi acerbes les unes que les autres, sur le contenu des politiques et des programmes enseignés pour cette matière. En marge des travaux de cette première journée, le Pr. Youcef Ghioua qui a présidé et modéré les débats, nous a déclaré être offusqué par la situation de cette noble langue enseignée dans les établissements scolaires et universitaires, mettant en défaut la politique actuelle du secteur qui, en définitive, s'avère être la cause première de la misère et de la décadence de l'enseignement de l'arabe en Algérie.