Yakourène est l'une des communes les plus démunies de la wilaya de Tizi Ouzou. Le chômage est l'un des problèmes épineux à Yakourène, une municipalité abritant quelque 13 000 habitants. Une partie importante de sa population active y vit de petits métiers, sans couverture sociale. Dans cette commune, il n'existe aucune unité rentable ni de zone d'activité pouvant accueillir d'éventuels investisseurs économiques qui pourraient atténuer un tant soit peu la crise. La majorité des jeunes travaille un jour et reste sans emploi pendant des semaines, nous dit Ali, la trentaine, ingénieur en électronique, originaire du village Tighilt Boukessas. «Quelques uns sont insérés dans les divers dispositifs du pré emploi pour assurer différentes tâches d'utilité publique. Mais les indemnités perçues en contrepartie sont insignifiantes, et après l'achèvement du contrat, d'une année généralement, c'est inévitablement le retour à la précarité», dira, avec amertume, Zaki, informaticien, natif de Tizi Tghidet, avant d'exposer les conditions sociales peu reluisantes dans lesquelles évoluent les jeunes de la commune. Une petite lueur d'espoir se dessine cependant chez ces jeunes, avec le projet de réalisation d'une zone d'extension de sites touristiques, initié par la direction de wilaya de ce secteur pour valoriser le tourisme de montagne dans la région. Le choix de terrain où devrait être lancé cet ambitieux projet a été effectué, indique le premier vice-président de l'APC, M. Boudedja. La procédure de sa concrétisation, ajoute cet élu, est en train de se poursuivre au niveau du ministère du Tourisme. En matière d'infrastructures de loisirs pour la jeunesse, Yakourene accuse un retard accru, puisque elle ne dispose aujourd'hui d'aucune structure culturelle en fonctionnement, ni de stade ou aire de jeux pour toute pratique sportive. Sur ce chapitre, l'on apprend à l'APC qu'il existe plutôt des projets. L'on peut citer par exemple l'inscription de celui de la construction d'une maison de jeunes au chef-lieu communal où, en outre, le centre culturel est en cours de réfection, tandis que la bibliothèque communale y est en voie d'achèvement. Mais pour la finir totalement, celle-ci nécessite une enveloppe financière supplémentaire, avoue M. Boudedja, indiquant que dans peu de temps, le stade municipal va connaître, lui, un réaménagement. L'autre secteur qui inquiète aussi bien les responsables locaux que les citoyens de Yakourène est celui de la santé ; la couverture sanitaire de l'ensemble des villages et hameaux de la localité est jugée insuffisante. Les cinq salles de santé existantes n'assurent que des soins paramédicaux de base et des consultations médicales hebdomadaires, alors que la polyclinique du chef-lieu communal fait face à un afflux quotidien de patients. Cet établissement assure généralement des consultations médicales légères, des injections, des vaccinations, etc., mais, au vu de l'affluence quotidienne remarquée, certains malades préfèrent se diriger plutôt vers l'hôpital Meghnem-Lounès d'Azazga, distant d'une dizaine de kilomètres de la ville de Yakourène. De l'avis de l'adjoint du maire, cette polyclinique nécessite une extension en vue de pouvoir répondre effectivement aux besoins des malades. La commune fait face en outre au problème d'insalubrité et à la prolifération de décharges non contrôlées. Ce sont, de ce fait, les abords de routes, des oueds et de la forêt des alentours qui servent de dépotoirs aux divers résidus et déchets ménagers. Les exemples les plus désolants de ces réceptacles de rejets et détritus divers sont aperçus tout au long du tronçon reliant le chef-lieu de la commune à l'entrée nord-ouest de la ville d'Azazga. De grandes quantités d'immondices sont jetées de part et d'autres des abords de la chaussée, mettant ainsi en danger et la santé de la population et l'environnement en général.