Espèce emblématique très prisée, animal farouche qui n'aime pas les intrusions animales ou humaines, le flamant rose était jusqu'à il y a quelques années en voie de disparition en Méditerranée. Il s'avère être un vrai acteur de la biodiversité, une espèce-clé, un prédateur, mais aussi un élément qui accroît la turbidité de l'eau. En Algérie, où beaucoup de publications scientifiques considéraient le pays comme un site de petite importance ne servant pas à la reproduction du flamant, la communauté scientifique s'est fixé un but : démontrer que l'Algérie est, bien au contraire, un site de nidification et de reproduction. Notre pays est vaste, difficile d'accès et comptant peu d'ornithologues, il fallait un sursaut. Expérience réussie pour le Laboratoire de recherche des zones humides de l'université du 8 Mai 1945 de Guelma qui compte également des chercheurs associés de l'université Kasdi Merbah de Ouargla. Une quinzaine d'espèces ont été baguées depuis 2006 en Algérie et la dernière en date s'est déroulée à Sebkhet Séfioune, à 41 km de Ouargla. Une sebka ancienne, zone d'épandage de plusieurs oueds qui s'est asséchée puis a repris vie depuis 2009, date de la mise en exploitation du canal de déversement des eaux d'assainissement épurées et des eaux de drainage agricole de la cuvette de Ouargla. Le site est à visiter, tant sa beauté et sa richesse contrastent avec le paysage désertique environnant. El Watan a rencontré Abdelhakim Bouzid, enseignant chercheur à l'université de Ouargla, qui a co-supervisé l'opération de baguage du flamant rose le 24 avril dernier.