Plusieurs centaines d'invités ont assisté samedi à l'inauguration d'une stèle commémorative érigée à la gloire des 21 martyrs d'Ihamziouène, un village situé à 6 km, sur les hauteurs sud de la ville d'Azeffoun, chef-lieu communal et de daïra. De nombreux invités (autorités locales, fils de chahids, moudjahidines, villageois…), se sont recueillis devant le carré des martyrs de ce village, réhabilités à la même occasion. Durant la guerre de libération nationale, la population de la localité d'Ihemzouiene avait subi dans sa chair, à l'instar des autres villages de la région, les affres et les atrocités commises par l'armée coloniale française. A l'époque, les habitants du village n'avaient pas été déportés, comme c'était le cas de la plupart de ceux de villages situés aux pieds de versants et maquis forestiers, qui servaient alors aux moudjahidine comme lieux de repli et de «sécurité» après les opérations armées, mais un camp militaire y avait été installé pour mieux contrôler et mater tout soutien des villageois à l'insurrection armée pour l'indépendance nationale. Les présents à cette manifestation commémorative ont été marqués par d'émouvants témoignages narrés ce samedi par de vieux maquisards qui gardent encore vivaces dans leur mémoire tous ces souvenirs, presque un demi-siècle après leur déroulement. A la lecture des épitaphes des quinze tombes comprises dans le carré des martyrs de ce village, l'on se rend compte de la mort de ces derniers à la fleur de l'âge. L'on a appris en outre que les 21 martyrs d'Ihemzouiene n'ont pas tous leurs tombes dans le carré des martyrs du village. La raison est que nombre d'entre eux ont mené ailleurs, dans les rangs de l'ALN, leur combat pour la libération. C'est le cas, par exemple, de Boussora Abderrahmane ou Amrouni Smaïl, qui avaient milité aux côtés de Yacef Sadi et d'Ali La Pointe, dans la zone autonome d'Alger (ZAA), où ils sont tombés au champ d'honneur, a-t-on appris encore.