Le chanteur kabyle, Djaffar Aït Menguellet, fils du célébrissime Lounis, montera, samedi prochain, pour la première fois, sur la scène du Centre culturel algérien (CCA) à Paris, un challenge, selon lui, pour gagner un nouveau public au sein de l'immigration algérienne en France. «Effectivement, c'est la première fois que je me produis en solo, ici en France, alors que je le fais depuis pas mal de temps en Algérie, cela me permettra, peut-être, de gagner un nouveau public au sein de l'immigration», a-t-il confié à l'APS. Virtuose dans plusieurs instruments, dont, notamment, la flûte, au rythme de laquelle il a longuement accompagné son père dans des galas en France ou en Algérie, Djaffar dit «gérer» sans contrainte aucune ce double rôle : à la fois musicien de Lounis et chanteur affirmé. «A mon sens, continuer à collaborer avec mon père, tout en voulant voler de mes propres ailes ne pose aucun problème, car je collabore avec mon père en tant que musicien, et cela ne m'empêche pas de faire, en parallèle, une carrière de chanteur», a-t-il dit. Pour ce jeune chanteur de 37 ans, ce sont deux voies totalement différentes, l'une n'empiète aucunement sur l'autre. «Je pense que la notoriété de mon père ne m'empêchera pas de me faire un nom, à partir du moment où mon travail est complètement différent du sien», a ajouté Djaffar, dont la première scène, en tant que musicien, a été celle d'accompagner son père en 1988, alors qu'il n'avait que 14 ans. Son expérience personnelle débute en 1992 avec la réalisation d'un premier CD, suivi par d'autres en 1993 et 1995. Son premier album An argu (on va rêver) avait inauguré le nouveau siècle en 2000. Le second, A salhin (les marabouts), est apparu en 2004, tandis que le dernier, Tirga laâqel (la sagesse), remonte à juillet 2010.Le jeune chanteur ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, annonçant de prochaines productions. «Les projets sont nombreux, aussi bien sur le plan de la production que sur celui de la représentation. Concernant la production, je prends le temps qu'il faut pour préparer soigneusement les chansons à venir», a-t-il confié. Dans son agenda qui commence déjà à «grossir», Djaffar fait part d'une tournée «en gestation» en Algérie, ainsi que des galas ponctuels en France. Il est pour beaucoup dans la sortie, en juillet dernier, du dernier album, Tawrict Tachbhant (la feuille blanche), de Lounis Aït Menguellet. En plus de la maquette musicale, Djaffar a été à l'origine de tous les arrangements.