Le groupe Debza a animé la semaine dernière un gala à la maison de la culture Mouloud Mammeri. Des heures durant, Salim Bensidira, Mohand Tahir et Merzouk Hamiani (membres fondateurs du groupe), ont chanté de nombreux titres de leur répertoire, au grand bonheur d'une assistance des grands jours et de tous âges, visiblement émue et marquée de la nostalgique des chants de cette troupe des mémorables années 80. Un débat a été ouvert durant lequel les spectateurs ont eu à poser leurs questions aux auteurs à propos de leur travail. Cette rencontre a été organisée dans le cadre de la rencontre «Paroles aux artistes». A cette occasion, trois artistes ont répété quelques titres parmi les plus célèbres des mélodies de Debza, tels que Wach rah sayer (Que s'est-il passé ?), Adhou (Le vent), Ecole et El Menfi (L'exilé) ainsi que Goulou L'Chaâbi (Dites à mon peuple), deux chansons dédiées respectivement à la mémoire des martyrs d'octobre 1988 et en hommage aux 24 détenus d'avril 1980 (Printemps berbère). En combinant un langage d'expression populaire avec une harmonisation musicale de la guitare, Debza traduit de merveilleux couplets de la chanson algérienne. Ceux-ci portaient généralement sur la contestation et la mal-vie de la société algérienne durant la période postindépendance. En sillonnant l'univers de la poésie chantée et en affrontant le monde du théâtre, le groupe Debza a su et pu véhiculer la voix des Algériens dans un moule artistique, si objectif et humoristique à la fois. Pour rappel, la troupe Debza a vu le jour après les évènements du Printemps berbère d'avril 1980. Le répertoire de chants de Debza renferme deux albums et un CD, intitulé «Qui de nous est responsable ?», édité en 2009, et que la troupe compte rééditer. Debza est auteur également de plusieurs pièces théâtrales, telles que Casbah, La voix, Sandouk El Adjeb et Amar El Boudjadji, inspirées quasiment toutes des travaux du grand dramaturge Abdellah Mohia, dit «Muhend U-Yahia». Les œuvres de Debza, qui s'inspirent aussi des enthousiastes écrits du non moins grand dramaturge et écrivain, Kateb Yacine, s'illustreront au fil du temps comme des vedettes de la chanson contestataire algérienne où l'auditoire ressent toujours ce coup de cœur, cette foudre d'amour et de patriotisme à la fois.