Les ruelles de la cité Mekkaoui sont dans un piteux état, et faute d'un réseau d'assainissement, elles sont impraticables à chaque goutte de pluie, mais personne ne s'en plaint. Ici, on a vu pire par le passé. Tous les hivers se ressemblent et le mot espoir ne figure pas dans le lexique de ses habitants, puisque les étés aussi sont un véritable cauchemar et les déboires font partie du quotidien. Située à la périphérie sud de la ville d'El Eulma, la cité est née à la faveur de l'exode rural que toute la région a connu durant les années 1990. Les habitations ont été construites n'importe où et n'importe comment, le plus souvent de nuit, d'où son appellation de cité El Leïl. Avec le temps, cette cité fantôme a pris de l'ampleur et a commencé à poser un véritable problème d'environnement pour la ville. Ses habitants sont eux même d'ailleurs exposés à un grand danger, celui de la déviation de la RN5 dont les victimes ne sont autres que les enfants qui traversent cette voie à très grande circulation pour rejoindre leur école située à la cité Bourefref. La situation est donc peu reluisante, l'hygiène est au plus mal, car les déchets sont abandonnés un peu partout. En plus du manque d'assainissement, la cité Mekkaoui a mal parce qu'elle est privée de tout.