28 familles, occupant l'immeuble n°17 de la rue Bouamama Ali, située à Saint Eugène, ont barré l'artère de cette ruelle et installé une tente, devant leur immeuble vétuste qui a subi de multiples effondrements partiels au niveau de la cage d'escaliers et du toit. "Cette démarche est intervenue, après des années de négligence et de marginalisation de la part des autorités responsables qui nous ont longtemps donné de faux espoirs, en ce qui concerne notre relogement", déclarent les habitants. Ces 28 familles ont donc menacé de protester devant le siège de la wilaya et celui de la daïra, pour dénoncer la marginalisation et la souffrance, endurée depuis des lustres, suite à la détérioration de leur immeuble dont la construction date de l'époque coloniale et à ce propos, ces familles toutes désemparées déclarent: «Vu les promesses faites par les services responsables et qui ne verront jamais le jour, nous avons décidé de barrer la ruelle, pour installer une tente devant notre immeuble qui tombe en ruine et même les commissions, chargées de recenser les gens qui occupent le vieux bâti, sont venues et nous ont certifié que nous étions inscrits sur les listes de relogement, mais tout n'est resté que désillusion.» D'autres occupants tiennent à souligner également: «Nos enfants sont les plus touchés par ce cauchemar que nous vivons, même éveillés et parmi les effets néfastes, vous constaterez que les résultats scolaires de nos enfants ont régressé, face à cette situation déstabilisante et sous la note d'effondrements partiels répétitifs très choquants pour eux, sans parler de l'humidité et la défection du réseau sanitaire qui ont causé de graves maladies dermatologiques aux occupants de l'immeuble.» Une autre occupante qui vit dans cet immeuble depuis plus de 20 ans précisera que cette situation désastreuse lui a causé des préjudices sur le plan de la santé et indiquera également avoir déposé un dossier pour bénéficier d'un logement décent, mais les autorités n'ont donné aucune suite à sa demande et ce, en dépit du fait de détenir des rapports d'expertise, certifiant que l'immeuble est classé zone rouge, parmi le vieux bâti. Pour se faire entendre, ces 28 familles menacent de protester donc devant le siège de la wilaya, tout en confirmant qu'elles ne quitteraient, en aucun cas, cette tente, tant qu'elles ne bénéficieront pas du relogement. En pleine crise de logements, le phénomène des tentes ne cesse de croître à travers les différents quartiers antiques de la ville, jonchés de vieux bâtis, c'est dire aussi que l'installation des tentes reste l'unique option pour les familles souffrant de cette crise de logement, alors que les projets d'habitat poussent comme des champignons dans la wilaya d'Oran.