Une cérémonie de commémoration du vingtième anniversaire de la disparition de Bachir Hadj Ali a eu lieu dimanche 14 mai en fin de journée dans l'émotion et le recueillement en présence de Lucette qui fut épouse et compagne de lutte. La salle Mohamed Zinet de Ryadh El Feth était pleine, entre autres, d'anciens compagnons de lutte de celui qui fut un homme politique d'un engagement exemplaire doublé d'un poète dont l'écriture était aussi bien un hymne à la vie que l'expression d'un combat permanent. Deux communications, la première de Mohamed Rebah, la deuxième de Rachid Mokhtari, ont éclairé l'assistance sur les multiples facettes d'un homme d'ouverture, de dialogue, de rassemblement et de belles lettres. Mohamed Rebah est donc revenu sur la vie de l'homme politique que fut Hadj Ali. Il a rappelé à ce propos que celui qui deviendra plus tard secrétaire du Parti communiste algérien était venu à la militance au lendemain de la répression coloniale qui a frappé la population algérienne le 8 Mai 1945. Il ne cessera jamais, depuis lors de jouer un rôle de premier plan dans la lutte pour la libération du pays. Il sera dans les années cinquante le premier chef des Combattants de la liberté (CDL) avant que ces deniers, suite à un accord avec le FLN en 1956, ne rejoignent l'ALN qui allait ainsi bénéficier des armes détournées par un jeune officier français, Henri Maillot, de conviction et d'engagement communistes. Bachir Hadj Ali sera aussi le chef de la fameuse Organisation de la résistance populaire (ORP) qui tentera de s'opposer aux auteurs (et leur chef, Houari Boumédienne) du coup d'Etat en 1965. Arrêté et torturé avec cruauté, Hadj Ali souffrira jusqu'à la fin de sa vie des séquelles de ces sévices et de son incarcération qui avait duré trois ans. Libéré en 1968, il reprendra ses activités politiques en tant que premier secrétaire dans les rangs du Parti de l'avant-garde socialiste (PAGS) tout en s'adonnant à l'une de ses occupations favorites : la poésie. C'est sur cette autre importante facette, celle du poète engagé, que Rachid Mokhtari a donné un éclairage fort intéressant. Les deux communications qui ont donné lieu à débat, ont été ponctuées de la voix mélodieuse et de belles notes de musique que faisait résonner le chanteur Réda Doumaz.